Thierry Flamand n’est pas inquiet par les chiffres 2020 et se réjouit du dynamisme affiché par le secteur au premier trimestre 2021. (Photo: Archives Maison Moderne)

Thierry Flamand n’est pas inquiet par les chiffres 2020 et se réjouit du dynamisme affiché par le secteur au premier trimestre 2021. (Photo: Archives Maison Moderne)

Le recul de 7,7% des encaissements du secteur est à mettre sur le compte de la pandémie qui a particulièrement touché le secteur de l’assurance-vie, en recul de 17,7% sur un an. Tandis que l’exercice 2020 se termine pour l’assurance non-vie par une croissance de 4,8% des encaissements.

Les chiffres de l’exercice 2020 n’inquiètent pas , le nouveau directeur général du Commissariat aux assurances (CAA), pour qui, si l’assurance-vie en 2020 recule par rapport à une année 2019 exceptionnelle, elle garde néanmoins un rythme de progression en ligne avec la moyenne historique de la dernière décennie. Il relève d’ailleurs que, globalement, la somme des bilans a doublé en 10 ans pour atteindre 312 milliards d’euros dont 221 milliards d’euros en assurance-vie, 43 milliards d’euros en assurance non-vie et 48 milliards d’euros en réassurance. L’assurance-vie reste donc le poids lourd du secteur avec 70,91% du total des bilans.

Cette relative perte de dynamisme de l’assurance-vie est due à la pandémie, qui a perturbé les activités de commercialisation. L’assurance-vie luxembourgeoise prospecte principalement les HNWI («high net worth individuals») à l’échelle mondiale. La relation de confiance est primordiale et celle-ci est «dure à établir sans contact physique», analyse Thierry Flamand.

Cette pause dans la progression des activités vie est compensée par les activités d’assurance non-vie et de réassurance. Une grande partie de la progression observée des primes émises dans le secteur non vie est d’ailleurs à mettre à l’actif d’acteurs jusqu’ici localisés à Londres et qui ont choisi le Luxembourg comme base d’opérations post-Brexit. On observe également, en 2020, un regain d’intérêt de groupes industriels pour les entreprises captives de réassurances luxembourgeoises, ce qui a amené le CAA à analyser une dizaine de nouveaux dossiers depuis 18 mois. 

2021 semble déjà renouer avec les niveaux de croissances historiques de ces dernières années. Au premier trimestre 2021, l’augmentation des primes, toutes branches confondues, est de 16,4% par rapport au premier trimestre 2020.

Un marché transfrontalier

Les activités transfrontalières continuent de constituer la part prépondérante de l’encaissement du secteur de l’assurance et de la réassurance luxembourgeois: elles constituent 93,4% de l’activité totale, en progression de 0,6% par rapport à l’exercice précédent. En 2020, leur part est en augmentation en réassurance et quasiment stable dans les deux autres branches avec respectivement 90,9% en assurance non-vie, 93,1% en assurance-vie et 96,7% de l’encaissement en réassurance.

Du côté des bénéfices, on observe une augmentation de 3,8% du résultat des entreprises d’assurances et de réassurances luxembourgeoises, soit un total de 1,346 milliard d’euros. Un niveau supérieur à la moyenne de la dernière décennie. Cette bonne performance est à mettre avant tout sur le compte de l’assurance non-vie et de la réassurance. Du côté de l’assurance-vie, le phénomène d’érosion de la rentabilité constaté ces dernières années se poursuit. La raison? Une compétition accrue entre les acteurs. Les assureurs luxembourgeois se rémunérant sur l’encours et non sur les primes nouvellement émises, la situation reste cependant sous contrôle.

L’emploi du secteur de l’assurance et de la réassurance est en croissance de 4% en 2020 pour atteindre un total de 13.230 emplois à la fin de l’exercice (+537). La principale contribution à la croissance provient des effectifs du secteur de l’assurance non-vie (+439 emplois). On observe également une augmentation de près de 3% des effectifs au Luxembourg des entreprises d’assurance-vie et une stagnation des effectifs des entreprises de réassurance.