Si le confinement a dans un premier temps été considéré comme une transition, les entreprises ont rapidement souhaité maintenir un lien intellectuel avec leurs collaborateurs. Ces derniers cherchaient également à conserver un contact avec les employés malgré la distance. Dans ce contexte, le digital est apparu comme la réponse à la mise en place du télétravail. Il est également un moyen de faire face à des problèmes de mobilité ou d’emploi du temps.
Pour le centre de langues Prolingua, ce passage au digital a été une totale réinvention. Auparavant, l’école organisait l’ensemble de ces cours au sein de ses 22 salles pouvant accueillir 150 apprenants en présentiel ou au sein des entreprises. «Du jour au lendemain, nous nous sommes retrouvés contraints de fermer. La seule solution que nous avons pu mettre en place rapidement et avec beaucoup d’agilité était le digital. Nous avons formé nos enseignants. Les plus jeunes membres de notre équipe transgénérationnelle, à l’aise avec l’utilisation des nouveaux outils digitaux ont aidé les plus âgés, moins habitués à ceux-ci», explique Naouelle Tir, directrice générale adjointe chez Prolingua. Cette démarche a permis à ces formateurs de renforcer leur esprit d’équipe et de faire preuve d’adaptabilité pour répondre au mieux au souhait des élèves: poursuivre leur apprentissage depuis la maison.
Retisser des liens, priorité des entreprises
Aujourd’hui, à l’heure de l’ère post-Covid, bon nombre d’entreprises encouragent le retour de ces employés dans leurs locaux. «Motiver ceux-ci se fait de façon naturelle. Après être restés enfermés chez eux durant une certaine période, les collaborateurs expriment l’envie de revenir sur place et renouer le contact.»
Après être restés enfermés chez eux durant une certaine période, les collaborateurs expriment l’envie de revenir sur place et renouer le contact.
Pour favoriser le vivre ensemble et renouer des liens entre les collaborateurs, les entreprises se tournent notamment vers la formation. Pour les sociétés, il s’agit d’une occasion pour se retrouver enfin. «Qu’il s’agisse de cours collectifs dans nos locaux ou au sein des entreprises, les directions des ressources humaines nous confient que le fait de proposer à nouveau des cours en présentiel permet de recréer une émulation dans l’équipe ainsi qu’une dynamique de groupe absente ces deux dernières années. Leur priorité est plus que jamais de mettre l’humain au cœur de l’apprentissage.»
La formation, un «must-have»
Par ailleurs, à l’heure où les difficultés liées au recrutement sont particulièrement importantes, les départements RH se tournent majoritairement vers l’étranger. «Il est très rare de trouver chez ces collaborateurs des personnes en mesure de parler les trois langues du pays. Même si l’usage de l’anglais est largement répandu, la digitalisation a provoqué une évolution des métiers et du vocabulaire. Le besoin pour des cours langue se fait ressentir afin de former rapidement ces nouvelles ressources. La formation n’est donc pas considérée comme un luxe, mais bien comme un ‘must-have’.» Aujourd’hui, le Luxembourg compte 160 nationalités sur son territoire, dont un nombre élevé d’expatriés qui vivent loin de leurs proches. La seule famille dont ils disposent à proximité est celle qu’ils construisent avec leurs collègues et leurs amis. Dans ce contexte, les cours de langue représentent également une opportunité pour ces derniers de rencontrer de nouvelles personnes et retisser du lien.
L’hybride, une solution pour satisfaire chacun
Si de nombreux apprenants souhaitent désormais retrouver l’ambiance des cours de langue, d’autres préfèrent poursuivre leur apprentissage à distance. Pour exaucer les souhaits de chacun, Prolingua a fait le pari de proposer des cours en phygital. «Ce format hybride offre non seulement une liberté d’apprentissage, mais également la possibilité de revenir en présentiel tout en conservant le loisir de privilégier le digital en cas d’imprévu ou de télétravail. Nous sommes à l’écoute des apprenants. Ceux qui veulent revenir sont accueillis à bras ouverts et les autres, qui sont ponctuellement indisponibles, ont la garantie d’apprendre dans les mêmes conditions et avec la même qualité.»
Pour favoriser la mise en place de cet apprentissage en phygital, Prolingua a équipé 15 salles de classe de tableaux interactifs, micros et caméras et formé ses enseignants à de nouveaux outils performants. «Nous savons que les entreprises vont mettre en place leurs propres règles en accord avec la fiscalité des pays limitrophes. Nous allons forcément devoir faire preuve de flexibilité. Comment pourrions-nous nous adapter aux plannings des apprenants sans le phygital? Nous priverions alors ces derniers de formations particulièrement importantes pour eux.»
Le phygital a été le seul moyen de nous adapter à la demande et au marché, qui n’est plus celui d’hier.
Si le digital a finalement permis au centre de langues de survivre, il lui a également offert la possibilité d’amorcer un tournant nécessaire et finalement bénéfique. «Le phygital a été le seul moyen de nous adapter à la demande et au marché, qui n’est plus celui d’hier.»