2022, année de tous les records: record d’assurés à la Caisse nationale de santé (CNS) à 936.254, record d’assurés non résidents à 336.733, record du nombre de non-résidents dans le total à 35,95%, record d’incapacités de travail pour maladie ou accident à 1.037.368 et record du nombre d’incapacités de travail par assuré à 1,11.
Mais c’est aussi et de très loin le record de l’augmentation des incapacités pour ces deux raisons sur un an (+31,1%) alors que la population d’assurés n’augmente que de 2,36% sur un an.
Dans le détail, en réalité, le nombre d’arrêts pour accident du travail a baissé à 37.769 l’an dernier. La hausse spectaculaire est entièrement portée par l’augmentation du nombre d’arrêts liés au Covid 19 (180.536 en 2022 contre 86.863 en 2021 et «seulement» 77.632 en 2020) et par celle des arrêts pour maladie (819.063 en 2022 contre 661.163 en 2021, soit +23%).
Le Plan national de santé, présenté en juin, expliquait que «les épisodes dépressifs (49%) ainsi que les dorsalgies (21%) sont les raisons les plus fréquentes pour les incapacités de travail de longue durée (incapacité de travail, en continu ou en vrac de plus de 35 jours sur une période de référence de 80 jours). L’absentéisme au travail pour cause de maladie est en constante augmentation sur la dernière décennie, en particulier les absences liées aux troubles mentaux et du comportement (principalement dépressions): en 2020 ces derniers ont représenté 5,2% des épisodes d’absence totalisant 14,5% des jours d’incapacité de travail.»
Et il y a un autre fait qui n’est pas repris dans l’infographie de la CNS: la hausse encore plus spectaculaire des certificats d’incapacités de travail pour raisons familiales. À 79.589, elles augmentent de plus de 40% sur un an et de 53% sur deux ans. Ces incapacités s’ajoutent aux incapacités pour raisons familiales liées au Covid (296.760 en 2020, 86.085 en 2021 et 27.695 l’an dernier).