Irina Moons: «J’ai déjà eu l’occasion de travailler avec des clients internationaux à Paris et à Berlin. Mais je n’aurais jamais espéré montrer mon travail aussi loin.» (Photo: Luxinnovation)

Irina Moons: «J’ai déjà eu l’occasion de travailler avec des clients internationaux à Paris et à Berlin. Mais je n’aurais jamais espéré montrer mon travail aussi loin.» (Photo: Luxinnovation)

La graphiste Irina Moons, établie à Hollerich, a été sélectionnée pour participer au Creative Expo Taiwan Talent 100, en avril prochain. Cet événement lui permettra de présenter ses créations à des professionnels du «licensing». Seuls deux autres artistes européens seront de la fête.

Définie comme l’un des secteurs prioritaires pour l’économie luxembourgeoise, l’industrie créative se porte bien. Mieux, elle s’exporte. Et pas seulement dans la Grande Région. La graphiste Irina Moons a ainsi été sélectionnée pour participer au Creative Expo Talent 100, qui se déroulera à Taïwan entre les 24 et 28 avril prochains.

La Taïwan Cultural and Creative Design Expo, de son nom complet, est organisée par le ministère de la Culture taïwanais depuis neuf ans et vise à devenir l’un des rendez-vous de référence dans la région, notamment autour du design de marque et du «licensing».

Un Hello Kitty luxembourgeois?

«Le Talent 100 est une sorte de petite compétition au sein de la Creative Expo et réunit 100 créateurs – 70 de Taïwan et 30 du reste du monde – reconnus pour leur travail dans le domaine de l’illustration: personnages, bandes dessinées et création multimédia-digitale», explique Sophie Liao, senior advisor au Luxembourg Trade and Investment Office de Taipei.

«Le but de ce projet est de mettre en relation des graphistes capables de travailler sur des personnages stylisés avec des représentants du secteur économique à la recherche d’identités visuelles pour accompagner des produits.»

Une aubaine pour un graphiste, qui peut ainsi toucher directement des professionnels du «licensing» et avoir la chance de vendre sa création dans le monde entier sous forme de licence, un peu comme le personnage désormais célèbre de Hello Kitty. La majorité des artistes étrangers sélectionnés viennent d’Asie (Japon, Indonésie, Singapour).

En Europe, seuls trois designers ont été retenus: un Polonais, un Belge et une Luxembourgeoise. C’est Irina Moons, 29 ans, qui a été sélectionnée pour le Grand-Duché. «C’est une super opportunité pour moi», confie-t-elle. «J’ai déjà eu l’occasion de travailler avec des clients internationaux à Paris et à Berlin. Mais je n’aurais jamais espéré montrer mon travail aussi loin.»

(Photo: Luxinnovation) (Photo: Luxinnovation)

(Photo: Luxinnovation) (Photo: Luxinnovation)

Paris, Cusco et Taipei

Après des études en France (à Lyon, puis Paris), Irina Moons s’est spécialisée dans la sérigraphie, un procédé qui permet d’imprimer chaque couleur de manière indépendante. Elle débute sa carrière à Cusco, au Pérou, lors d’un stage de six mois avec le Service national de la jeunesse. Elle rentre ensuite au Luxembourg, où elle trouve un atelier au 1535° Creative Hub, à Differdange.

Elle y reste quelques années, puis s’installe à Luxembourg-ville, où elle a créé depuis quelques mois un atelier de coworking, rue de Strasbourg, où elle a réuni plusieurs artistes. «Un second espace, qui pourra accueillir des workshops autour de la sérigraphie et un lieu d’exposition/vente, ouvrira dans le Grund début avril», complète-t-elle.

(Photo: Luxinnovation) (Photo: Luxinnovation)

(Photo: Luxinnovation) (Photo: Luxinnovation)

Taïwan ne figurait pas sur les priorités de la jeune graphiste. L’opportunité est venue du Luxembourg Creative Industries Cluster de Luxinnovation.

«J’ai été contacté par Sophie Liao, qui m’a demandé de faire des propositions de designers luxembourgeois pour le Talent 100», raconte Marc Lis, le manager du cluster.

«J’ai diffusé l’information auprès des membres du cluster, et sept graphistes se sont montrés intéressés. Je les ai mis directement en lien avec les organisateurs.»

Pour moi, c’est un exemple parfait de ce à quoi peut servir un cluster.

Marc LisManager du Creative Industries ClusterLuxinnovation

Deux artistes luxembourgeois ont retenu l’intérêt du jury taïwanais en charge de la sélection. Mais c’est finalement Irina Moons qui a convaincu.

«J’ai commencé à produire des illustrations pour l’exposition, mais je prendrai également des travaux que j’ai déjà réalisés», détaille la graphiste. «Je m’organise également d’un point de vue logistique. Marc Lis m’a mis en relation avec l’Office du Ducroire pour obtenir un financement pour le voyage.»

 «Pour moi, c’est un exemple parfait de ce à quoi peut servir un cluster», note Marc Lis.

«La mise en valeur des talents luxembourgeois à l’étranger a été rendue possible par la collaboration à tous les niveaux des différentes institutions.»

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