Les émissions de gaz à effet de serre au Luxembourg sont essentiellement dues au secteur des transports, qui détient une part toujours plus importante depuis les années 1990. (Photo: Shutterstock)

Les émissions de gaz à effet de serre au Luxembourg sont essentiellement dues au secteur des transports, qui détient une part toujours plus importante depuis les années 1990. (Photo: Shutterstock)

La COP25 s’est terminée sur un bilan très mitigé. L’occasion de revenir sur la situation du Luxembourg face au réchauffement climatique. De l’augmentation des températures à la fiscalité environnementale, réponse en cinq graphiques.

Le secrétaire général de l’Onu, António Guterres, s’est lui-même dit «déçu» à . L’accord conclu sur le fil dimanche ne permet pas de répondre aux enjeux de l’urgence climatique, selon lui.

La Commission européenne a, quant à elle, présenté la semaine dernière  pour devenir le premier continent neutre pour le climat d’ici à 2050.

Mais quelle est la situation du Luxembourg face au réchauffement climatique? Voici quelques éléments de réponse en cinq graphiques.

1. Des «jours chauds» toujours plus nombreux

Sur les cinq dernières années, la température annuelle a augmenté de 1,6°C par rapport à la période 1961-1990, selon le Statec.

Le nombre de «jours chauds», c’est-à-dire de jours dont la température moyenne journalière était supérieure ou égale à 30°C, dépasse toujours plus régulièrement les valeurs normales observables entre 1981 et 2010, avec notamment une année record en 2015 et ses 18 jours chauds.

2. Des émissions de GES au plus haut dans l’UE

Le réchauffement climatique est dû à des concentrations trop importantes de gaz à effet de serre (GES) dans l’atmosphère. Entre 1990 et 2017, les émissions de GES sur le territoire luxembourgeois ont diminué de 23,2%.

Malgré cela, les émissions de GES par habitant restent au Luxembourg les plus élevées de l’Union européenne: alors que la moyenne de l’UE s’élève à 8,8 tonnes d’équivalent CO2 par habitant en 2017, un Luxembourgeois en émet jusqu’à 20 tonnes. Le chiffre doit être pris avec prudence puisque 46,2% des émissions de CO2 sont dues au transport non résident.

3. Des émissions de CO 2 issues du secteur des transports

La démographie et l’économie dynamique du Luxembourg ont accentué les pressions qui pèsent sur l’environnement, notamment avec des flux de transport toujours croissants, essentiellement par route.

La part des transports dans les émissions de GES au Luxembourg est ainsi passée de 20,5% en 1990 à 55,1% en 2017, selon l’OCDE.

Selon le ministère de l’Énergie et le ministère de l’Environnement, les émissions de CO2 en 2018 sont issues aux deux tiers du secteur des transports, et plus particulièrement du transport non résident (46,2%).

4. Un nombre record de voitures par habitant

Une prépondérance de l’impact des transports qui se constate aussi par l’addiction des Luxembourgeois à la voiture. Le Luxembourg est en effet le pays où le nombre de voitures par habitant est le plus élevé de l’UE, avec 670 voitures pour 1.000 habitants en 2017.

La Commission européenne note dans son rapport par pays du Semestre européen 2018 que les taux d’imposition des carburants au Luxembourg, parmi les plus faibles de l’UE, incitent à une consommation accrue de carburant, y compris concernant les ventes transfrontalières. Elle ajoute qu’«il en résulte des effets extrêmement négatifs sur l’environnement et la santé, ainsi qu’une aggravation de la congestion routière.»

Luxembourg-ville est ainsi la 64e ville la plus encombrée au monde, selon le TomTom Traffic Index. Et les routes du pays pourraient compter  d’ici à 2025.

Pour éviter ce scénario, la  (Modu 2.0)  par le gouvernement a pour objectif de «réduire la congestion aux heures de pointe, tout en transportant 20% de personnes de plus qu’en 2017» d’ici 2025.

Le gouvernement a aussi , en soutenant les achats de véhicules électriques et hybrides.

Et il s’est engagé lundi à au cours des premiers mois de 2020.

5. Des recettes fiscales environnementales faibles

La Commission note cependant que la part des recettes fiscales environnementales dans le PIB du Luxembourg a connu une diminution constante au cours des 10 dernières années et reste inférieure à la moyenne de l’UE.

La Commission remarque par conséquent qu’il reste possible pour le Luxembourg d’augmenter la fiscalité environnementale.

Un levier qui peut paraître nécessaire afin d’atteindre l’objectif ambitieux que s’est fixé le gouvernement dans son projet de plan national intégré en matière d’énergie et de climat (PNEC), à savoir la réduction de 55% des émissions de GES à l’horizon 2030.