La fermeture des chantiers a fortement touché le secteur du bâtiment au Luxembourg. (Photo: DR)

La fermeture des chantiers a fortement touché le secteur du bâtiment au Luxembourg. (Photo: DR)

Selon le Statec, les encaissements des impôts ont diminué de 25% au deuxième trimestre, sous l’effet conjugué du confinement et des délais accordés par l’État. Sauf pour les ménages.

L’État a collecté 1,1 milliard d’euros en moins au cours des six premiers mois, soit un repli de 12,5%. Après un premier trimestre en recul de 1,8%, le deuxième trimestre a accentué le problème (-25%).

Selon le Statec, «le fisc a subi un double choc: celui de la dégradation des bases fiscales (notamment les salaires, les bénéfices nets et la consommation) et celui de l’allongement des délais de paiement d’impôts. L’État avait accordé des délais supplémentaires pour soulager les acteurs économiques rencontrant des problèmes de trésorerie.»

Si le déconfinement et la fin du report vont forcément coïncider avec un rebond, dit encore le Statec, «les recettes fiscales ne retrouveront pas en 2020 et 2021 les niveaux anticipés avant l’avènement de la crise».

Le recul du premier semestre est surtout dû à la baisse de l’impôt sur les sociétés de 680 millions d’euros, recul accentué par le fait que les premiers trimestres de 2019 avaient été exceptionnellement élevés.

Moins de carburant, moins de tabac

Les annulations des avances trimestrielles et les délais de paiement expliquent la moitié de la réduction des encaissements.

Les recettes de TVA et d’accises qui ont encore augmenté de 4% sur les trois premiers mois de l’année ont chuté de 35% ensuite, notamment en raison de la baisse des ventes de carburant et de tabac. Ralentissement économique, surtout dans le secteur du transport, télétravail et limitation, par la France, du transport de tabac à une cartouche par personne devraient nuire à la reprise. Les pertes par rapport à l’an dernier se montent à 320 millions d’euros pour la TVA et 130 millions pour les accises.

L’impôt des ménages progresse de 2,6%, soit 80 millions d’euros, au premier semestre, et celui sur les traitements et salaires de 6%.

Le ralentissement est surtout dû à la baisse de 23% de l’impôt sur les revenus des capitaux et de la partie de l’impôt fixé par l’assiette (-28%), là encore, probablement en raison du report.

Les recettes publiques étaient censées reculer de plus de 5%, selon le Statec, qui anticipait aussi une hausse des dépenses publiques de 12%, soit un déficit de 6%.

Le PIB du Luxembourg a reculé de 2,9% au premier trimestre et la consommation des ménages de 5%. Le recul devrait être d’au moins 10% au deuxième trimestre. Les données ne sont pas encore clairement établies, mais la fermeture des chantiers (du 20 mars au 20 avril) a eu plus d’impact au Luxembourg que dans les autres pays européens.