Le scénario proposé à Vivatech est assez simple. Antoine est un jeune technicien de maintenance dont la société a acquis un compteur d’eau connecté de chez Hopes Luxembourg. Problème: sur son téléphone, il reçoit un SMS de son compteur. Il y a une fuite dans l’entreprise.
S’il a les compétences pour répondre à ce problème, Antoine ne connaît pas forcément tous les environnements auxquels il est confronté. Comment réparer la fuite, même provisoirement, sans couper l’eau dans toute l’entreprise?
Sur le stand d’Exelop, les Suisses montrent comment leur solution PICC AR, développée en partie au Luxembourg, va permettre au technicien, équipé d’un casque de réalité augmentée et d’une tablette, de comprendre très vite où est la fuite, si des interventions ont déjà eu lieu sur ces installations et comment réparer provisoirement.
Dans un mode collaboratif, la solution analyse aussi le comportement des salariés face au signalement des problèmes ou aux solutions apportées, en les qualifiant. Si le plombier a bien le titre de plombier, ce qui en fait un interlocuteur de référence, un autre employé peut avoir apporté une solution à plusieurs reprises au point de devenir lui-même un référent.
«Quand vous parlez de réalité augmentée, l’image qui vient souvent spontanément, c’est celle des lunettes de ‘Minority Report’», explique le business developper de Firis, François Scherer. «Des fenêtres vont apparaître sur les verres des lunettes avec des informations supplémentaires, que les acteurs balaient de la main quand ils en ont pris connaissance. Le principe est globalement le même: amener des informations supplémentaires utiles à celui qui doit intervenir sur un outil industriel.»
Le jeu vidéo pour rendre l’expérience ludique
Firis va utiliser la réalité virtuelle, la réalité augmentée et des réalités hybrides pour proposer des solutions sur mesure, aussi bien dans le domaine de la formation (RV) que dans celui de la maintenance (RA) ou de la sécurité des salariés, à des industriels ou des logisticiens.
À trois dans la House of Startups, Firis s’appuie sur un partenaire à Paris, spécialisé dans le jeu vidéo et la gamification depuis neuf ans, qui a dans son portefeuille de gros clients comme Warner Bros ou Universal, deux poids lourds du cinéma. Depuis peu, la start-up a enregistré son premier client, le CEA, ancien Commissariat français à l’énergie atomique rebaptisé Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives.
«Notre différence par rapport à des solutions comme celles de Dassault ou Siemens par exemple, c’est non seulement que vous n’avez pas besoin d’acheter huit ou neuf logiciels et leurs mises à jour, mais que vous avez une solution complètement dessinée pour votre société», avance M. Scherer.
Levée de fonds et prospects en vue
Financée en fonds propres par son CEO, Nicolas Vandamme, Firis a commencé à envisager une levée de fonds en deux étapes, 700.000 à 800.000 euros dans un premier temps et 3 à 4 millions dans une deuxième phase, pour continuer à développer sa technologie.
«Nous sommes en discussion avec cinq ou six prospects. Compte tenu de la nature de nos activités, cela prend du temps pour pouvoir répondre aux besoins de nos clients. Nous espérons boucler prochainement notre prochain client, en juin, avec qui nous avons commencé à discuter en octobre», précise encore le business developer de Firis. «L’utilisation de la réalité augmentée dans l’industrie en est à son point de démarrage.»
De nombreux experts prédisent un bel avenir à ces solutions, qui sont dans l’environnement réel de l’entreprise et qui ajoutent des éléments importants en temps réel, un bel avenir à une époque où la disponibilité à 100% du temps des capacités industrielles est important. L’an dernier, ArcelorMittal avait, par exemple, montré les solutions qu’elle développe en interne à côté de Metz, à l’occasion du soixantième anniversaire de son centre de recherche.
«Ils utilisent aussi notre solution», indique sur le stand suisse le CEO d’Exelop, Constant Ondo.