Guy Hoffmann compte sur le «Beirat» pour nourrir la stratégie de la banque. (Photo: Nader Ghavami)

Guy Hoffmann compte sur le «Beirat» pour nourrir la stratégie de la banque. (Photo: Nader Ghavami)

La banque coopérative revoit sa gouvernance en centralisant ses 13 caisses coopératives locales et en l’ouvrant à de nouveaux profils. Notamment au travers d’un «Beirat».

L’opération aurait pu se limiter aux livres de compte. Mais Raiffeisen a voulu profiter de la refonte de ses caisses coopératives pour faire évoluer sa gouvernance.

Pour être tout à fait en ligne avec la réglementation en matière de gestion centralisée des dossiers des clients et affiner son organisation interne, la banque coopérative a en effet décidé de fusionner ses 13 caisses dans l’entité centrale.

Présentes sur l’ensemble du territoire, les «caisses» étaient des structures autonomes, compétentes par exemple pour octroyer un crédit et gérées localement, chacune par un conseil d’administration.

«Dans un environnement économique tel que nous le connaissons, avec des taux d’intérêt bas, compte tenu de la taille du pays et des obligations réglementaires, pouvions-nous encore maintenir le luxe d’avoir 13 sociétés différentes?», s’interroge , président du comité de direction de la banque.

Nous avons voulu préserver l’ADN coopératif de la  banque.
Guy Hoffmann

Guy HoffmannPrésident du comité de directionBanque Raiffeisen

Finie la comptabilité en plusieurs tomes, cette fusion permet d’optimiser les flux et la gestion en coulisses des dossiers du client. Même si celui-ci ne sera pas impacté par ces changements. Le personnel et les agences non plus.

«Lors de cette réflexion, nous avons voulu préserver l’ADN coopératif de la banque tout en disposant d’un outil qui nous donne davantage de satisfaction», ajoute Guy Hoffmann à Paperjam.

Un Beirat en forme de trait d’union

Une réflexion qui conduit, toujours par souci d’efficacité, à un conseil d’administration resserré, passant de 17 à une douzaine de membres

Ce CA nouvelle mouture intégrera quatre membres issus du nouveau «Beirat», un conseil consultatif que la banque va mettre en place suite à la fin des caisses.

«Nous voulions maintenir le lien local, qui était la force des caisses coopératives», ajoute Guy Hoffmann. «Nous visons une grande diversité géographique, sociale, de qualification, d’âge… je m’attends à ce que ce conseil soit un grand apporteur d’idées et de critiques constructives.»

L’objectif du Beirat est double: permettre aux membres de la coopérative de choisir des représentants – donc de faire remonter leurs préoccupations auprès du CA – et diversifier le profil des membres du conseil d’administration.

Un outil institutionnalisé

Dans l’idée de préserver l’implication des membres de la banque coopérative, ces derniers seront appelés à voter.

«Nos 34.000 membres, qui sont des personnes privées, n’avaient pas de moyen d’impacter la gestion de l’entreprise. Avec la nouvelle configuration, ils pourront voter pour les candidats issus du Beirat qu’ils souhaiteront voir siéger au CA», précise encore Guy Hoffmann.

Pas question pour autant de laisser totalement le hasard faire les choses, puisque la banque définira les candidats dont elle a besoin en fonction des compétences ou des expériences pour nourrir son conseil d’administration. Avec déjà des idées en tête.

«Pour une banque telle que la nôtre, le plus grand facteur de dépense, hormis le personnel, est d’ordre technologique», note Guy Hoffmann.

Institutionnalisé et coordonné par , Michèle Vallenthini, le Beirat devrait se réunir tous les trimestres avec un ordre du jour structuré, pour apporter du contenu concret et non pas en faire un cénacle limité au réseautage.

Ce projet reste soumis à l’approbation de la Commission de surveillance du secteur financier.