La station de radio communautaire redoute l’impact de la réforme des aides à la presse. (Photo: Shutterstock)

La station de radio communautaire redoute l’impact de la réforme des aides à la presse. (Photo: Shutterstock)

La station de radio indépendante reconnaît dans un communiqué être dans une situation financière critique.  Elle estime que le projet de loi pour un financement des médias au prorata du nombre de journalistes professionnels menace son existence.

 ne va pas bien et se trouve même dans une situation financière critique, explique la radio indépendante dans un communiqué. Cela notamment en raison de la baisse de ses recettes publicitaires.

Et la réforme de l’aide à la presse qui se profile d’ici la fin de cette année inquiète aussi. Radio Ara estime que le ne répond pas aux besoins des médias communautaires, car il se base sur le nombre de journalistes engagés à temps plein. 

12 salariés, mais…

Or, la station basée aux Rotondes emploie 170 bénévoles et indépendants pour réaliser ses émissions diffusées en 10 langues différentes. Seuls 12 salariés à temps partiel sont occupés par Radio Ara, mais pour des tâches d’organisation, de formation et de gestion de projet.

«La nouvelle loi ne nous rend pas justice. C’est comme venir à la clinique pour une appendicite et se faire plâtrer le bras», juge le président de la station, Guy Antony. Celui-ci souligne que les médias communautaires comme Ara sont un vecteur de pluralisme dans le paysage médiatique luxembourgeois, tandis que le projet de loi 7631 intensifie la situation problématique dans laquelle se trouve la station.

L’existence de Radio Ara est en jeu.

Guy AntonyprésidentRadio Ara

«Cela signifie que l’existence de Radio Ara est en jeu», conclut son président.

Radio Ara précise avoir été invitée à la Chambre des députés pour présenter à la commission des médias l’importance des médias communautaires pour la pluralité. Elle ajoute que les médias communautaires sont reconnus «dans pratiquement tous les États européens» alors qu’au Luxembourg, le projet de loi est axé sur la presse écrite et seule une ligne mentionne les médias communautaires. «L’aide qui leur est accordée est plafonnée et ne répond pas aux besoins réels des médias communautaires», dénonce la station.

Un texte couplé à une transition de cinq ans

et abrogeant la loi modifiée du 3 août 1998 sur la promotion de la presse écrite a été déposé le 14 juillet dernier à la Chambre des députés. Le texte adopté une semaine plus tôt en conseil de gouvernement prévoit un financement annuel des médias à hauteur de 30.000 euros «par équivalent temps plein de journaliste professionnel-le lié-e à l’éditeur par un contrat à durée indéterminée et affecté-e à la production de contenu éditorial de la publication de presse», précise le gouvernement. En outre, un montant forfaitaire de 200.000 euros est prévu pour de l’aide à l’innovation.

Le texte prévoit une aide élargie au-delà des trois langues du pays, aux mensuels et aux publications gratuites, tandis qu’une subvention pour les start-up qui ne sont pas encore éligibles au régime principal et une aide aux médias citoyens «reconnaissant leur fonction en tant qu’acteurs médiatiques et socioculturels complémentaires aux autres médias» figurent dans le texte.

Celui-ci sera couplé à un régime transitoire de cinq ans pour permettre l’adaptation du nouveau cadre légal.