Rachel Hamen est cheffe de la direction financière, avec une expérience avérée dans le secteur des services financiers. Elle dispose de compétences en banque, gestion d’actifs, administration de fonds, gestion et capital-investissement.  (Photo: Rachel Hamen/Montage: Maison Moderne)

Rachel Hamen est cheffe de la direction financière, avec une expérience avérée dans le secteur des services financiers. Elle dispose de compétences en banque, gestion d’actifs, administration de fonds, gestion et capital-investissement.  (Photo: Rachel Hamen/Montage: Maison Moderne)

Dans son numéro «Women on board», Paperjam met en lumière plus de 100 profils de femmes prêtes à rejoindre un conseil d’administration. Tout au long du mois de mars, découvrez divers profils de femmes ainsi que leurs points de vue et leurs idées pour un meilleur équilibre des genres dans les instances de décision. 

Rachel Hamen (55 ans) est CFO et authorised manager chez Northern Trust Corporation et dispose de compétences en banque, gestion d’actifs, administration de fonds, gestion et capital-investissement.

Pensez-vous que l’égalité hommes-femmes progresse au sein des conseils d’administration?

«Trop lentement. L’évolution des mentalités se fait au ralenti, il y a encore beaucoup de résistance envers les femmes et leur crédibilité est sans cesse remise en question. Il n’y a pas de véritable process de recrutement pour les administrateurs indépendants où les différents candidats seraient mis en concurrence sur leur expertise/qualités, mais plutôt encore beaucoup de ‘copinage’ et de bouche-à-oreille avec toujours les mêmes candidats, souvent masculins, sollicités pour ces postes. Les postes d’administrateur sont aussi souvent renouvelés d’année en année, sans aucune limite d’âge, et avec des administrateurs qui restent en poste au-delà de 70 ans…

Que pensez-vous des quotas pour les femmes dans les conseils d’administration?

«Ils sont absolument nécessaires si l’on veut accélérer le rythme du changement et forcer les mentalités à évoluer, mais cela ne doit pas se faire au détriment de la qualité des profils. 

En tant que femme administratrice, sentez-vous une responsabilité particulière de défendre les questions de parité et d’inclusion ? 

«Absolument, c’est le devoir de toute femme qui accède à ces postes de promouvoir les questions de parité et d’inclusion. La solidarité féminine est indispensable pour faire avancer/évoluer les mentalités. La solidarité masculine est habituellement très forte dans ce domaine et a permis à ce système de perdurer jusqu’à maintenant.

Selon vous, comment la diversité influence-t-elle la performance d’un conseil d’administration?

«Elle a une influence très positive du fait de la divergence de points de vue et des sensibilités différentes. 

Selon vous, quelles solutions ou quelle politique pourraient encourager une meilleure parité? 

«Les quotas me semblent la seule solution vu les progrès limités réalisés au cours des dernières décennies et cela doit s’accompagner d’un volontarisme fort de la part des autorités de contrôle/du régulateur, y compris un régime de sanction approprié et effectif. Je pense qu’une limite d’âge ou une limitation du nombre de renouvellements permis pour le même mandat obligerait également à un certain niveau de rotation au sein des conseils et à un renouvellement des administrateurs qui offriraient plus d’occasions aux femmes d’intégrer ces conseils.

Quel conseil donneriez-vous à une femme qui hésiterait à se lancer? 

«De ne pas douter, ne pas se comparer ou vouloir ressembler aux hommes ni adopter leurs comportements, et de rester soi-même.

Avez-vous une anecdote ou un moment marquant dans votre parcours qui illustre la réalité d’être une femme dans ce rôle?

«Une seule femme au sein d’un conseil aura du mal à exister, à s’imposer, à être écoutée, mais avec beaucoup de résilience et de persévérance, elle pourra utiliser ce tremplin pour aider d’autres femmes à accéder à ces postes et avoir une chance de faire évoluer les mentalités. Mais cela restera un combat de chaque instant et nécessitera donc beaucoup d’énergie et de volonté.»