La canadienne ViewMind, qui a d’abord pris place sur le marché américain, est installée au Luxembourg pour permettre, via ses lunettes, de détecter les premiers signes de démence ou d’Alzheimer bien en amont. (Photo: Viewmind)

La canadienne ViewMind, qui a d’abord pris place sur le marché américain, est installée au Luxembourg pour permettre, via ses lunettes, de détecter les premiers signes de démence ou d’Alzheimer bien en amont. (Photo: Viewmind)

R3i Ventures a décidé de faire du Luxembourg son point d’entrée vers le marché européen pour les start-up, surtout celles de la santé et de technologies plus poussées, et amène les plus prometteuses dans l’écosystème en leur apportant son expertise.

Jusqu’ici, une start-up démarrait dans le pays de résidence de ses fondateurs, développait son produit en élargissant son cercle pour trouver des financements, avant de s’intéresser à l’entrée dans un marché beaucoup plus grand, que ce soit les États-Unis d’un côté ou la Chine de l’autre.

R3i Ventures fait le pari de renverser la dynamique: sa sorte de one-stop shop de l’incubation et de la croissance de start-up est directement posée sur trois continents, à Singapour, à Luxembourg et dans la Silicon Valley. Et sur trois verticales: la commercialisation du produit ou du service de la start-up, l’accès au capital, et la R&D et la législation. Ces orientations se matérialisent dans deux «House of» comme il en existe déjà beaucoup au Luxembourg: une House of Deeptech et une House of Medtech. Dans chacune des deux nouvelles maisons, des cohortes de start-up vont avoir trois mois d’incubation et six mois d’accélération. .

Trois ans après leur arrivée au Luxembourg, Leesa Soulodre et ses équipes ne veulent désormais plus passer sous les radars. «Nous ne venons pas prendre la place de quelqu’un au Luxembourg mais ajouter ce qui manque pour aider au développement de certaines start-up. Nous avons donc pris le temps d’étudier le marché et de nouer des contacts», explique cette jeune femme au CV impressionnant.

Quatre start-up déjà arrivées

Ministère de l’Économie, Luxinnovation, Technoport, Foundry, Agence spatiale luxembourgeoise: partout, les «navigateurs», comme ils se sont baptisés, ont montré patte blanche, «le temps de monter un fonds pour dire que nous sommes nous-mêmes venus avec l’intention d’apporter du business ici».

«La vision de R3i est d’être l’investisseur inclusif qui investit un milliard de dollars dans des entreprises leaders sur le marché des technologies de pointe qui contribuent à la construction d’une économie nette zéro d’ici 2031. Nous connectons les visionnaires avec le talent, le savoir-faire et l’accès au capital pour faire évoluer l’innovation révolutionnaire pour avoir un impact», commente Mme Soulodre. «Et nous souhaitons avoir un impact dans le domaine de l’égalité des genres.»

«Notre rôle est de contribuer à combler le déficit de financement de nos fondateurs dans les investissements de démarrage deeptech/medtech et à les faire atterrir et les étendre en toute sécurité dans l’Union européenne; de fournir une option d’investissement alternative pour les family offices et les fonds de fonds dans la classe d’actifs deeptech en mettant l’accent sur la ville intelligente, le zéro net et l’optique de genre, et de contribuer au développement du tissu deeptech/medtech luxembourgeois en tant que ville intelligente et à son développement économique – par la création d’emplois, la chaîne d’approvisionnement et les effets sur la consommation», explique-t-elle.

L’entreprise a terminé ses «tests de marché» en 2021 avec 60 entreprises et débarque maintenant officiellement via un fonds d’investissement et une plateforme d’incubateur en 2022. L’an dernier, R3i a donc invité quatre start-up à installer leur centre opérationnel européen ou de recherche et développement au Luxembourg, comme:

–   Health, qui veut améliorer la manière dont sont utilisés les médicaments dans le traitement de l’asthme et de certaines maladies respiratoires;

–  (), qui est capable, avec ses lunettes, de déceler la démence et la maladie d’Alzheimer bien en amont, ce qui permet à la fois de mieux accompagner le traitement, mais aussi de réduire de plus de sept fois les coûts liés à ces traitements;

– , qui a fait de la détection des signaux électriques industriels le cœur de sa solution de lutte contre la cybercriminalité dans un environnement industriel ou de sites critiques;

– et , le coach de santé numérique venu de Malaisie, qui a levé 5 millions de dollars l’an dernier.

D’autres suivant le même mouvement: incubation, accélération et financement, le tout avec les clés du marché européen. Signe de son ambition, R3i organisera, le 23 février, sa «coupe des licornes», en réunissant les 10 projets les plus prometteurs de son réseau et un réseau global d’investisseurs.