Les personnes fortunées aiment le répéter: c’est toujours le premier million qui est le plus difficile à acquérir. À l’échelle d’Apple, ce sont les 1.000 milliards de capitalisation boursière qui ont pris le plus de temps. Entrée au Nasdaq en 1980, elle a été la première société à franchir ce cap symbolique dans le monde. C’était en 2018.
Deux ans plus tard, en séance, ce mercredi 19 août, le géant de Cupertino a été le premier groupe américain à franchir, brièvement, la barre des 2.000 dollars. Un seuil déjà atteint en décembre 2019 par le groupe pétrolier Saudi Aramco, peu après son entrée en bourse. Mais son record absolu – 2.060 milliards USD – semble désormais à portée de la firme dirigée par Tim Cook, devenu milliardaire en août suite à l’envolée de l’action.
La crise sanitaire et économique liée au Covid-19 n’a donc pas été catastrophique pour tout le monde, loin de là. Petit tour d’horizon des cinq plus grandes capitalisations mondiales actuelles.
Apple
Toujours tirée par ses produits technologiques, mais aussi désormais par une large offre de services (, cloud, , musique), Apple a profité également de l’engouement pour les valeurs technologiques. Son titre a augmenté de 60% depuis le début de l’année.
Son chiffre d’affaires après trois trimestres de l’exercice, publié le 20 juillet, atteint 59,7 milliards – une hausse de 11% par rapport à la même période en 2019. Son bénéfice atteint 11,25 milliards (+12%).
Avec des ventes qui atteignent 26,4 milliards de dollars, c’est toujours l’iPhone qui tire le paquebot technologique. Ses ventes ont encore progressé de 1,65% en attendant l’iPhone 12 en octobre prochain. Mais les services sont désormais la deuxième source de rentrée avec un chiffre d’affaires de 13,16 milliards USD (+14,83%).
Saudi Aramco
Devenu rapidement la première entreprise mondiale par la capitalisation boursière en décembre 2019, le géant pétrolier saoudien Aramco a pris de plein fouet la crise sanitaire. Le confinement quasi mondial des populations a fait dégringoler la consommation, et donc les prix de l’or noir.
Une «crise» qui se marque dans ses résultats pour la première moitié de cette année. Selon les chiffres publiés le 9 août dernier, le bénéfice net pour les six premiers mois a chuté de 50% par rapport à 2019 (23,2 milliards USD contre 46,6 milliards). Pour la période d’avril à juin, le groupe a carrément perdu trois quarts de ses revenus (73,6%), son bénéfice n’atteignant que 6,6 milliards USD contre 24,7 au deuxième trimestre 2019.
L’action Saudi Aramco a donc été dépassée par celle d’Apple en juillet dernier.
Amazon
Ce n’est pas un secret, Amazon est le grand gagnant de la crise du coronavirus. Pendant que les magasins physiques baissaient les volets pour de longues semaines maussades, a quant à lui augmenté de 160% ses capacités de livraison au cours du deuxième trimestre.
Selon ses résultats partiels publiés le 30 juillet, entre avril et juin, son chiffre d’affaires a gagné 40% pour atteindre 89 milliards de dollars, et son bénéfice a été multiplié par deux (5,2 milliards).
Au cours des six derniers mois, son cours de bourse a gagné 51,4%, et son action navigue à des niveaux records.
Microsoft
Si l’on parle actuellement beaucoup de Microsoft, c’est pour son rachat éventuel de la branche américaine de TikTok, l’application chinoise destinée aux ados que le président Donald Trump veut voir entre les mains d’un acteur national. La firme de Redmond a flairé le bon coup – la plateforme compte un milliard d’abonnés, jeunes pour la plupart – et pourrait injecter 10 milliards dans l’opération.
Un pari risqué. En attendant, pour son exercice clôturé fin juin, Microsoft affiche un chiffre d’affaires en hausse de 14% à 143 milliards de dollars. Ses activités dans le cloud, notamment via sa plateforme Azure, ont pour la première fois dépassé les 50 milliards de dollars.
Moins sujette à l’emballement, l’action a grimpé de 13,7% sur les six derniers mois.
Alphabet
À 1.545 dollars l’action, Alphabet, la maison mère de Google, a retrouvé son niveau record du mois de février 2020. Après avoir connu un sérieux trou d’air en mars, comme la plupart des autres valeurs technologiques d’ailleurs, elle a gagné 30% depuis et comblé l’ensemble des pertes boursières.
Mais à Mountain View, l’heure n’a pas toujours été à l’euphorie ces derniers mois. Google tire en effet une part importante de ses revenus de la publicité, qui a fortement ralenti au cœur de la crise sanitaire.
Le 30 juillet, elle a annoncé un bénéfice net en recul de trois milliards pour le deuxième trimestre, à 6,96 milliards de dollars. Le chiffre d’affaires a reculé de 2% à 38,3 milliards. Mais c’est un milliard de plus que ce qu’attendaient les analystes. En bourse, ce genre de nouvelle est toujours bon à prendre.