Un an après qui a touché les Hôpitaux Robert Schuman (HRS), quand des membres du conseil d’administration (CA) avaient pu recevoir une dose de vaccin anticipativement, l’établissement s’est trouvé un nouveau directeur: . Actuellement chef du pôle viscéral-oncologie, il prendra ses nouvelles fonctions le 1er avril. Quelques semaines plus tôt, l’hôpital avait annoncé : et ont quitté sa présidence et sa vice-présidence. Alors que quatre nouveaux membres l’ont rejoint. Depuis, , également mis en cause, l’a quitté aussi. Même s’il préside toujours la Fondation.
La vague de mouvements de début d’année touche d’autres établissements, comme le Centre hospitalier de Luxembourg (CHL) . Ou encore le Centre hospitalier du Nord (CHDN), , «dans les deux ou trois mois à venir», précise l’établissement à Paperjam. Claude Braun préside le CA de l’Institut national de chirurgie cardiaque et cardiologie interventionnelle (INCCI) depuis le 1er janvier, à la place de Romain Nati.
L’année dernière, c’est le , René Metz, qui prenait ses fonctions au 1er février. Ont suivi quelques changements au niveau de l’équipe de direction. D’autres mouvements sont prévus à l’Hôpital intercommunal de Steinfort. L’occasion de faire le point sur qui sont les hôpitaux du pays.
11 établissements
On compte, au Luxembourg, quatre grands centres hospitaliers qui offrent des services médicaux, chirurgicaux et d’accouchement: le CHDN, le CHEM, les HRS et le CHL. Six établissements spécialisés: en cardiologie, l’INCCI, en radiologie; le Centre national François Baclesse (CFB), en réhabilitation psychiatrique; le Centre hospitalier neuropsychiatrique (CHNP), en rééducation fonctionnelle; le Rehazenter, en rééducation gériatrique; l’Hôpital intercommunal de Steinfort (HIS) en réhabilitation physique et post-oncologique; et le Centre de réhabilitation du château de Colpach (CRCC). En plus d’un établissement d’accueil pour les personnes en fin de vie, Haus Omega.
Certains établissements comptent plusieurs sites. Le CHL inclut l’hôpital municipal, la clinique pédiatrique, la maternité Grande-Duchesse Charlotte et la clinique d’Eich. Pour les HRS, l’hôpital au Kirchberg, le site de la clinique Bohler, de la Zithaklinik et de la clinique Ste Marie. Le CHEM se divise entre Esch-sur-Alzette, Dudelange et Niederkorn, même s’il a vocation à regrouper ses trois sites en un nouvel hôpital, le . Le CHDN compte un site à Ettelbruck et un autre à Wiltz. Et le CHNP, un site à Ettelbruck, un centre thérapeutique à Useldange, un second à Manternach et un troisième à Putscheid. Il se divise aussi en trois entités distinctes: la Rehaklinik, pour la réhabilitation psychiatrique, mais aussi Pontalize, pour la prise en charge de personnes âgées et De Park, des infrastructures dédiées aux personnes avec un handicap mental.
Les services spécialisés nationaux restants ont été confiés aux quatre grands hôpitaux du pays: la chirurgie pédiatrique, l’hémato-oncologie, l’immunoallergologie, les maladies infectieuses, la néonatologie intensive, la neurochirurgie, la pédiatrie spécialisée, la procréation médicalement assistée, la psychiatrie infantile, les soins intensifs pédiatriques, la Stroke Unit niveau 2 (pour les accidents vasculaires cérébraux) et les urgences pédiatriques au CHL, l’oxygénothérapie et la médecine de l’environnement au CHEM, la psychiatrie juvénile et l’ophtalmologie spécialisée aux HRS et la néphrologie au CHDN.
Qui possède quoi?
L’hôpital qui emploie le plus grand nombre de personnes est le CHL: 2.673 employés, dont 251 médecins et 104 en voie de spécialisation, mais aussi 1.610 soignants.
Néanmoins, ce sont les HRS qui comptent le plus de médecins: 306, en plus de 1.518 soignants, sur les 2.576 membres du personnel. C’est également là qu’on trouve le plus de lits: 703, contre 629 au CHEM, 581 au CHL et 357 au CHDN. Mais c’est encore le CHL qui a accueilli le plus de patients en 2020: 172.668, contre 153.648 aux HRS, 144.600 au CHEM et 68.000 au CHDN. En 2021, le nombre de patients au CHL a augmenté à 174.166.
Le CHEM, de son côté, emploie 2.199 personnes, dont 265 médecins et 1.230 soignants. Le CHDN, 1.070 personnes, dont 779 soignants et 138 médecins.
Il s’agit, pour les HRS, le CHEM (sauf le nombre de lits, à jour) et le CHDN, des chiffres pour l’année 2020, leurs rapports pour 2021 étant en cours de rédaction.
Dans les centres spécialisés, le CFB dispose de 77 salariés, dont 9 médecins et 26 soignants pour 2 lits et 1.451 admissions en 2021.
Le CHNP occupait 904 salariés au 31 décembre 2021, dont 402 à la Rehaklinik, ce qui correspond à 340 équivalents temps plein. Il compte, toutes entités confondues, 17 médecins spécialisés en psychiatrie ou neuropsychiatrie, 5 en psychiatrie infantile/juvénile et 5 généralistes. Et 655 personnes soignantes et médico-techniques. Le détail pour la Rehaklinik et ses 247 lits n’est pas donné. Au Pontalize, on en compte 145, plus 23 places au centre de jour et au De Park, 134 lits. Le CHNP a quant à lui reçu 210 patients en 2021.
Le Rehazenter emploie, au 1er janvier 2022, 317 personnes, dont 11 médecins et 86 soignants, pour 73 lits d’hospitalisation et 3 appartements thérapeutiques. Il a compté, en 2021, 432 entrées en séjour stationnaire, 1.372 en ambulatoire et 360 en séjour pour bilan.
Le Centre de Colpach, avec ses 107 salariés, dont 5 médecins et 69 soignants, compte 60 lits pour 616 patients en 2021. Et Haus Omega 40 salariés, dont 5 médecins et 29 soignants pour 144 admissions en 2021 et 15 lits.
L’INCCI emploie 149 personnes dont 24 médecins et 112 soignants, pour 33 lits et 3.047 patients en 2021. L’HIS emploie 215 personnes dont 4 médecins et 127 soignants, pour 40 lits en réanimation, 52 en maison de soins et 23 en centre de jour spécialisé. L’établissement a reçu 340 patients en rééducation en 2021, 98 en hôpital de jour et 72 en maison de soins.
Comment sont-ils financés?
Les frais fixes comme «les salaires, l’électricité», et ceux variables, car liés aux activités, «par exemple, l’achat d’une prothèse de hanche pour un patient opéré, de fils pour recoudre», sont financés par la Caisse nationale de santé, explique Sylvain Vitali, secrétaire général de la Fédération des hôpitaux luxembourgeois (FHL). De même pour les investissements courants. En suivant une enveloppe budgétaire définie tous les deux ans par le conseil de gouvernement, sur base d’une proposition de l’Inspection générale de la sécurité sociale (IGSS). Il s’agit d’un «montant maximum», avertit-il. Pour 2022, il a été fixé à 1,287 milliard d’euros. Un peu plus qu’en 2021 où il était de 1,246 milliard, parce qu’ont été anticipés, pour 2022, des éléments comme la nouvelle tranche indiciaire pour les salaires ou une nouvelle convention collective. Cette somme est partagée entre les 11 établissements cités ci-dessus et le Laboratoire national de santé (LNS).
Comment décide-t-on de qui reçoit combien? «Chaque hôpital remet une demande budgétaire négociée avec la CNS», répond Sylvain Vitali. Cette dernière analyse les besoins et tranche «dans l’intérêt du patient». Elle se garde une réserve en cas de dépenses imprévues – comme la hausse des prix de l’énergie – de 3%. En 2021, les 97% restants étaient partagés, sans surprise, en grande partie entre le CHL (24%), le CHEM (22%), les HRS (26%) et le CHDN (13%). Le CHNP a eu droit à 4% du budget, le Rehazenter à 3%. L’INCCI et le LNS à 2%. Les autres à 1% chacun environ.
Les hôpitaux doivent maintenant fournir leur demande budgétaire pour 2023-2024 d’ici au 30 juin.
Les actes non prévus dans la nomenclature ne sont pas remboursés, les frais liés ne sont donc pas pris en charge par la CNS. «C’est minime, la majeure partie des activités sont financées», relativise Sylvain Vitali.
En cas de travaux de construction, rénovation ou extension, il s’agit d’un autre budget, qui doit être validé par la commission hospitalière permanente. Elle est dirigée par des représentants de ministères et de la Caisse nationale de santé (CNS). Le financement est pris en charge à 80% par l’État et à 20% par la CNS. Selon les montants, une loi de financement peut être nécessaire.
Même si les établissements ont des actionnaires et un bénéfice, «l’actionnariat ne fonctionne pas comme dans une société commerciale», précise le secrétaire général de la FHL. «L’hôpital génère des recettes et des dépenses, mais en principe, le bénéfice revient au patient».
Qui dirige ces établissements?
Qu’en est-il des HRS, où la Fondation Hôpitaux Robert Schuman (FHRS) est l’actionnaire unique? «L’hôpital est financé comme les autres par le biais de l’enveloppe budgétaire. La Fondation, c’est une structure à part, qui n’est pas financée par ce biais.» Elle exploite les activités autres qu’hospitalières. Elle est, par exemple, actionnaire également de Santé Service, entreprise de prestations dans le domaine de la santé, qui s’est notamment lancée dans la production de masques.
À la tête de la Fondation, on trouve le président du conseil d’administration (CA) (CEO d’Encevo), le vice-président Robert Steinmetzer et les administrateurs Annouk Bisdorff, Dominique Hansen, , , et .
Le CA de l’hôpital est présidé par Georges Heirendt, avec Marco Hirsch comme vice-président. Font également partie du board , Jacques Blondelot, Emile Bock, Marie-Josée Jacobs, Thomas Klein, Armand Klamm, Michèle Konsbrück, Wilfried Kottmann, Sylvie Nowaczyk et Cyril Thix. Jean-Paul Freichel, commissaire du gouvernement aux Hôpitaux, assiste aux réunions.
Au niveau du comité de direction, l’hôpital sera donc bientôt dirigé par Marc Berna. Qui aura pour directrice générale adjointe et directrice administrative et financière . Christian Kirwel est directeur des soins, Gregor Baertz et Claude Braun directeurs médicaux, Michel Schuetz directeur de l’administration, Danila Ristock directrice des finances et Karine Rollot directrice des ressources humaines.
Le CHL est, quant à lui, administré par une commission composée de six délégués de l’État (, président, , Françoise Berthet, Laurent Jomé, Serge Hoffmann et Laurent Mertz), trois délégués de la Ville de Luxembourg (, ), deux délégués de la Fondation Norbert Metz (Marc Jacoby, Jean-Denis Rischard) et deux délégués du personnel (Marguerite Leches, Roman Kmiotek). En plus de Monika Glass, représentante du conseil médical, comme membre invitée. La direction générale est assurée par avec la directrice médicale Martine Goergen, la directrice des soins Daniela Collas et le directeur administratif et financier Paul Meyers.
Au CA du CHEM, on trouve quatre représentants de la Ville d’Esch-sur-Alzette: , président, Mandy Ragni, et André Zwally. Deux représentants de la Ville de Dudelange: (vice-président) et Brit Schlussnuss. Quatre représentants d’ArcelorMittal: Marc Jacoby (1er vice-président), Marc Fox, Raymond Soumer et Pierre-Nicolas Werner. Deux représentants du gouvernement désignés par le ministre de la Santé: Jean-Paul Freichel et Sonja Trierweiler. Un représentant de la Ville de Differdange: Tom Ulveling. Un représentant de la Ville de Pétange: (vice-président). Un représentant de la Ville de Käerjeng: Jean-Marie Bruch. Deux représentants du conseil médical de l’hôpital: Alain Vandivinit et Patrick Nrecaj (avec voix consultative). Et deux représentants de la délégation du personnel: Chantal Gantrel et Roger Zwally (avec voix consultative). Participent aussi aux conseils d’administration avec voix consultative le conseiller juridique Igor Pereira et les membres du comité de direction, (directeur général), Daniel Cardao (directeur administratif et financier), Romain Schockmel et Serge Meyer (directeurs médicaux), Serge Haag (directeur des soins), Andrea Sabbatini (secrétaire général) et Patrizia Ascani (directrice des ressources humaines).
Le CA du CHDN qui assume les fonctions d’organisation gestionnaire est présidé par Jean Feith avec son vice-président Fränk Arndt. Il se compose aussi du bourgmestre d’Ettelbruck, , du membre de la délégation du personnel Paul Becker, des membres du Conseil médical Tom Manderscheid et Claude Schalbar, du commissaire aux hôpitaux Jean-Paul Freichel, du représentant du ministère de la Santé Xavier Poos et des autres membres Maisy Berscheid, Daniel Cravatte, François Faber, Diane Jacoby-Burg, Théo Karier, Raymond Molitor, Léon Schmit, Gast Werner et Claude Thill, avec voix consultative. En plus du comité de direction, avec Hans-Joachim Schubert, directeur général (jusqu’à sa retraite, où il sera remplacé par Paul Wirtgen), Georges Bassing, directeur administratif et financier, René Haagen, directeur des soins et Paul Wirtgen, encore directeur médical.
On retrouve aussi Claude Braun à la tête du CA de l’INCCI. Son directeur général est Arnaud Charpentier, sa directrice médicale Anne Risch, son chef du département des soins Daniel Gérard et sa directrice administrative Joséphine Zoccolo.
Le CFB est dirigé par Guillaume Vogin avec Gilles Sommerhalter comme directeur administratif et financier et Frédéric Domarezki responsable des soins. Le CA est présidé par Michel Nathan.
Qui dirige aussi celui du CHNP. Où le directeur administratif et financier est Frank Gansen. Le directeur général et médical de la Rehaklinik est Mark Ritzen. Vincent Neysen, directeur des soins de la Rehaklinik, Torsten Jakobs de Pontalize, et Carmen Recken de De Park.
Le CA du Rehazenter est présidé par Laurent Mertz. L’établissement est dirigé par Gaston Schütz. Il a pour directeur administratif et financier Tom Henkels et pour directeur des soins Patrick Schwarz.
Le CA de l’HIS est présidé par Guy Pettinger. Luc Gindt est son directeur général.
La présidente du CA du centre de réhabilitation de Colpach est Sonja Hoffmann. Son directeur général, Jean-Philippe Schmit, et son directeur des soins, Xavier Demoisy.
Chez Omega 90, le CA est présidé par Diane Duhr. Fabian Weiser occupe le poste de directeur général, Nicole Weis-Liefgen de directrice générale et Marie-Paule Spielmann de chargée de direction du Haus Omega.
Si plusieurs points posent encore des problèmes dans ce secteur, , un rapport de la Commission européenne sur les systèmes de santé européens , avec un financement public à 85%. Sylvain Vitali de la FHL regrette tout de même le manque de moyens pour les investissements, notamment dans le digital.