Kevin Muhlen: «Cela va me donner la possibilité de penser la programmation autrement et d’aborder d’autres questions.» (Photo: Casino Luxembourg)

Kevin Muhlen: «Cela va me donner la possibilité de penser la programmation autrement et d’aborder d’autres questions.» (Photo: Casino Luxembourg)

Monsieur Muhlen, quels sont les espaces du Casino qui seront touchés par les travaux?

«Nous redéfinissons l’ensemble du rez-de-chaussée. Nous souhaitons que cet espace soit plus ouvert et multifonctionnel. L’Aquarium ne sera pas modifié, ni l’Infolab, ni le salon Saint-Hubert dans lequel s’installera le café. Par contre, dans le hall, les changements seront plus importants. Nous allons redéfinir la zone d’accueil et ainsi éviter qu’on achète son ticket dans l’escalier comme c’est actuellement le cas. Nous allons retirer le mur qui donne vers le boulevard Roosevelt et il s’agira de créer une plateforme de distribution et d’orientation vers les différents espaces du Casino qui seront accessibles gratuitement pour l’espace du rez-de-chaussée et payants pour l’étage. La réception, qui sera aussi certainement beaucoup plus lumineuse, deviendra le point d’information et de vente des billets. Nous en profiterons pour y mettre en valeur nos publications. On trouvera aussi deux nouveaux espaces: une black box dans laquelle sera diffusée une programmation dédiée à la création vidéo et une autre salle dans laquelle les visiteurs pourront regarder le Casino Channel. Nous allons également créer une nouvelle entrée côté boulevard Roosevelt, permettant de capter un autre flux de visiteurs. Tout le mobilier est créé par Claudine Kaell, que ce soit pour l’accueil ou pour le café.

À l’étage, rien ne bouge?

«Le Casino rouvrira avec l’exposition de Lara Almarcegui. C’est une artiste qui travaille avec les matériaux de construction, questionne la construction/démolition et les espaces dans lesquels elle intervient. Aussi, elle a choisi de s’approprier les White Cubes des salles d’exposition et de les détruire. Elle va utiliser le plâtre des cimaises pour en faire une installation. Nous allons donc nous retrouver avec les murs originaux du bâtiment mis à nu. L’ensemble des espaces de l’étage sera donc ouvert à nouveau, comme c’était le cas avant la transformation en centre d’art. Nous allons perdre les zones intermédiaires et les espaces de circulation pour gagner une très grande salle sur tout le côté du boulevard Roosevelt. Nous allons garder cette configuration pour la suite des expositions. C’est donc pour nous l’occasion de réinterroger ce mode d’exposition qu’est le White Cube. Est-il toujours un mode d’accrochage pertinent? Est-ce que ce type d’espace correspond encore à la création actuelle? Certes, le fait de retirer les cimaises diminue la surface d’accrochage, mais nous gagnons en volume et en espace d’installation. Nous avions aussi envie de casser notre routine, de sortir de notre zone de confort pour nous essayer à un autre type de mise en espace de nos expositions. L’intervention de Lara Almarcegui nous permet une transition en douceur et surtout ouvre la réflexion par rapport à cet espace. Et rien ne nous empêche par la suite de placer des cimaises en fonction de nos besoins futurs. Ce qui est sûr, c’est que cela va me donner la possibilité de penser la programmation autrement et d’aborder d’autres questions, de présenter d’autres artistes ou installations que nous ne pouvions pas exposer précédemment.

C’est donc l’occasion d’une redéfinition du centre d’art plus en profondeur qu’une simple modification d’espace.

«Oui, puisque le projet artistique sera pensé différemment. Nous ne disposerons plus que d’un seul niveau d’exposition et nous allons repositionner le Casino comme un véritable ‘lieu’ en centre-ville. Nous allons également retravailler notre signalétique, notre visibilité extérieure. Nous espérons pouvoir restaurer le grand néon de la façade, mais sans certitude actuellement de pouvoir le faire, car cela coûte cher. Nous sommes aussi en train de discuter de la faisabilité de la mise en lumière de l’Aquarium une fois la nuit tombée. Ces travaux vont nous donner la possibilité d’aborder différemment le public et de lui proposer de l’art contemporain.»

Article issu d'Archiduc.lu