Jean Diederich offre un regard ambitieux sur la place que doit occuper l’ICT dans l’économie luxembourgeoise. ( Photo : archives Paperjam )

Jean Diederich offre un regard ambitieux sur la place que doit occuper l’ICT dans l’économie luxembourgeoise. ( Photo : archives Paperjam )

Comment l’Apsi se positionne-t-elle par rapport aux intentions gouvernementales en matière de promotion et développement du secteur ICT?
«Les quatre lettres de l’Apsi représentent les éléments suivants: A pour amplifier la voix des acteurs du secteur informatique et porter leur avis, critiques, propositions et projets auprès des autorités politiques, de sorte à favoriser le développement économique durable;
P pour promouvoir les intérêts professionnels des employeurs du secteur informatique auprès des décideurs et des investisseurs potentiels au Grand-Duché;
S pour sensibiliser le marché luxembourgeois et de la Grande Région, ses acteurs économiques et politiques, et la société tout entière aux enjeux des technologies de l'information et de la communication;
et enfin I pour informer les professionnels de la société de l'information sur tout sujet d'intérêt général ou spécifique, notamment relatif à leurs droits et devoirs.

Pour ce qui touche à la partie promotion, on peut rajouter le fait que l’Apsi, en devenant un des deux membres fondateurs d’ICTluxembourg, s’est donnée aussi comme objectif de promouvoir le secteur ICT à l’extérieur du Luxembourg à travers des missions communes avec Luxembourg for Business et Luxembourg for Finance.

Le précédent gouvernement avait encore l’intention, sous Luc Frieden, de créer un haut comité «Lux-ICT» pour coordonner la stratégie et l’évolution du secteur. Il faut attendre notre premier rendez-vous avec Xavier Bettel et Étienne Schneider pour valider la création de ce haut comité.

Quel risque d’être l’impact de la nouvelle réglementation sur le e-commerce en matière d’ICT au Luxembourg?
«Lors de de notre Apsi Day en mars 2013, Vincent Wellens, avocat à la cour et membre de l’Apsi, avait préconisé lors de sa présentation que le Luxembourg, comme n’importe quel autre pays, ne peut pas faire cavalier seul. Que ce que nous constatons devant une telle masse de directives, c’est que l’harmonisation de règles dans l’union est de plus en plus forte. Et que dans ce contexte, il se doit de recommander au gouvernement de ne pas surréguler.

Il ne sert à rien de rigidifier encore plus un cadre réglementaire qui est suffisamment contraignant dans l’Union. Être le plus strict n’est pas toujours un avantage compétitif.

Dans ce sens je préconise au nouveau gouvernement de mettre les moyens pour la mise en œuvre du «VAT mini One Stop Shop» et de se positionner par rapport aux grands marchands du e-commerce qui sont déjà installés à Luxembourg, et ceci en proposant un cadre attractif pour permettre à ces groupes de s’agrandir et de créer plus de substance, d’installer des fonctions centrales, ICT et stratégiques. Le tout bien sûr au Luxembourg

Que manque-t-il au secteur de l’ICT au Luxembourg pour être définitivement the place to be pour les groupes internationaux désireux de se développer en Europe?
«Aujourd’hui Luxembourg est déjà the place to be, à nous de démontrer que nous pouvons faire encore mieux et surmonter le manque à gagner de à la nouvelle réglementation. D’une manière ou d’une autre il ne sera plus the place to be pour la TVA. Le taux du pays du preneur s’applique, ce qui va encore créer d’énormes difficultés à identifier clairement, et sans risque pour le marchand en ligne, les éléments de preuve permettant de déterminer la localisation du preneur (le consommateur) comme les coordonnées du preneur (adresse de facturation), l’adresse IP du dispositif utilisé ou toute autre méthode de géolocalisation, etc.

En plus il n’est pas approprié de s’appuyer sur un seul élément de preuve… Avis aux amateurs de la protection de données du citoyen européen et de la simplification administrative européenne!»