«Il faut être conscient que des pays comme la Chine ont une demi-décennie d’avance sur nous en matière de fintech», rappelle Jérôme Wittamer. (Photo: Sébastien Goossens / archives)

«Il faut être conscient que des pays comme la Chine ont une demi-décennie d’avance sur nous en matière de fintech», rappelle Jérôme Wittamer. (Photo: Sébastien Goossens / archives)

Monsieur Wittamer, comment le marché des fintech est-il perçu du point de vue venture capital?

«C’est un marché qui suit la courbe du ‘cycle du hype’ de l’institut Gartner (série d’étapes par lesquelles passent les innovations technologiques, ndlr). Les fintech ont passé le pic des ‘espérances exagérées’ et s’approchent maintenant du ‘gouffre des désillusions’.

On a énormément communiqué autour de cette thématique, et beaucoup de start-up se sont créées en pensant tirer leur épingle du jeu. Aujourd’hui, une sélection naturelle est en train de se faire. Il y a moins de start-up, mais des idées plus sérieuses.

Les grands acteurs du monde de la finance, principalement les banques, ont pris le taureau par les cornes pour rattraper le temps perdu et on observe une augmentation des rachats de start-up et de leur technologie. Nous nous attendons à une accélération de ce processus dans les trois prochaines années, puis à l’apparition de nouvelles technologies à partir de 2020, notamment liées à l’efficacité des processes.

En quoi les fintech sont-elles un nouvel atout pour l’image de la Place?

«Il est important que le Luxembourg soit perçu comme une place financière qui apporte aux opérateurs des solutions modernes grâce à des technologies avancées. D’un autre côté, il faut être conscient que des pays comme la Chine ont une demi-décennie d’avance sur nous. Là-bas, le domaine des fintech appartient déjà au futur.

Les pays scandinaves sont également plus avancés que le Luxembourg dans ce domaine. Il va donc falloir rattraper notre retard avant d’avoir l’objectif de se positionner en leader mondial de l’innovation dans le domaine des fintech.

À quels éléments allez-vous être attentif en jugeant les projets?

«Cela dépendra des projets. Mais je serai particulièrement sensible à l’ambition des entrepreneurs et à l’expertise qu’ils proposeront pour réaliser leurs objectifs.

Une autre chose qui me paraît primordiale est celle de la valeur ajoutée que doit apporter la solution présentée.»