Ludivine Plessy: «Lorsqu’une femme perd son emploi, elle rencontre davantage de difficultés à en retrouver un». (Photo: DR)

Ludivine Plessy: «Lorsqu’une femme perd son emploi, elle rencontre davantage de difficultés à en retrouver un». (Photo: DR)

Madame Plessy, vous êtes membre fondatrice de l’antenne luxembourgeoise de l’association Dress For Success. Quelle est la philosophie de cette association? Quel(s) but(s) poursuit-elle?

«Dress For Success a été créée en 1997 aux États-Unis, à New York par une avocate du nom Nancy Lublin. L'association a soutenu et accompagné plus de 700.000 femmes à travers le monde, depuis sa création.

Au Luxembourg, nous sommes 8 membres fondatrices, actives dans différents secteurs d'activités passant du droit, à la finance ou encore la communication. Le but de l'association est d'aider des femmes en situation de précarité à rebondir sur le plan professionnel et personnel.

Pour ce faire, nous mettons gratuitement à disposition de nos clientes différents avantages: don de vêtements, conseil en habillement, écoute et un accompagnement visant à les préparer émotionnellement à leurs entretiens d’embauche. Si le but premier est d'obtenir un emploi, l'objectif ultime est d'aider ces femmes à garder cet emploi. Pour ce faire, les clientes de Dress For Success ont accès à un réseau de coachs professionnelles, gratuitement.

Les conditions requises: être une femme bien sûr, et présenter un justificatif de rendez-vous pour un entretien professionnel. À ce titre, notre association collabore avec l'ADEM.

Vous vivez uniquement de dons privés et d’un espace qui a été mis gratuitement à votre disposition par le Private Business Center à Luxembourg où vous venez d’ouvrir votre boutique. Est-ce une situation viable à long terme?

«Nous mettons tout en oeuvre pour que notre projet continue de s'inscrire dans la vie économique du pays, pour la bonne et simple raison qu'il répond à une réalité du marché aujourd'hui: en décembre 2013, le taux de chômage a atteint 7,1% au Luxembourg. Presque la moitié de ces demandeurs d’emploi sont des femmes.

Certes, elles sont moins touchées par la crise que les hommes. Mais lorsqu’une femme perd son emploi, elle rencontre davantage de difficultés à en retrouver un. C'est la raison pour laquelle notre campagne de communication et de sensibilisation est primordiale dans ce projet et dans l'appel de dons privés, et évidemment publics.

Et allons plus loin: il y a 500.000 résidents au Luxembourg, hommes et femmes. Imaginez que chacun donne 1 euro... Quelle belle chaîne d'union et de solidarité ce serait!

Cette nouvelle boutique, à quelle demande répond-elle? Qu’y proposez-vous?

«Cette boutique nous permet de commencer concrètement nos actions sur le terrain. C'est une des conditions pour représenter Dress For Success à Luxembourg.

Nous y donnons des vêtements, des accessoires. Nos personal shoppers – pour reprendre un terme officiel de Dress For Success –, conseillent nos clientes dans le choix de leur tenue vestimentaire pour se rendre à un entretien d'embauche. Notre objectif est qu'elles soient en adéquation avec ce qu'elles ‘sont’ et ce qu'elles ‘montrent’. Nous sommes convaincues qu'un lien cohérent entre ces 2 conditions (être et paraître) est une clé sur le chemin de la réussite professionnelle.

Nous demandons d'ailleurs aux clientes qui ont obtenu un emploi lorsque Dress For Success Luxembourg y a contribué, d'encadrer les prochaines clientes en tant que volontaire. C'est la pédagogie de l'exemple, telle est la philosophie de l'association.»