Nilton Constantino, responsable Latin American Desk de KPMG Luxembourg (Photo: KPMG)

Nilton Constantino, responsable Latin American Desk de KPMG Luxembourg (Photo: KPMG)

Monsieur Constantino, comment percevez-vous l’image et l’importance de la Place luxembourgeoise au Brésil ainsi que dans les pays d’Amérique latine?

«La place financière du Luxembourg est amplement reconnue en Amérique latine pour son expertise et son savoir-faire en matière de finance. L’importance et l’image de la Place sont notamment mises en évidence de par son environnement politico-économique stable, son 2e plus grand centre de fonds d’investissement du monde, sa main-d’œuvre multilingue hautement qualifiée, son rating AAA et étant le plus grand centre de gestion de patrimoine de la zone euro.

Les relations économiques avec le Brésil remontent déjà aux années 60, surtout dans le secteur sidérurgique, avec Arbed comme acteur principal. De nos jours, le Luxembourg reste le 4e investisseur au Brésil et à l’inverse, nous comptons sur la présence d’un grand nombre de fonds d’investissement brésiliens domiciliés au Luxembourg ainsi que trois des plus grandes banques brésiliennes.

Le wealth management est un des axes de développement pour la Place luxembourgeoise au Brésil. S’agit-il d’adapter quelque peu l’offre pour répondre aux besoins de la clientèle locale?

«L’attention croissante portée par les entrepreneurs brésiliens à investir dans la zone euro a porté le Luxembourg à mettre davantage l’accent sur la recherche de solutions transparentes en matière de gestion de patrimoine. La Place a ainsi développé une large gamme de solutions adaptées aux investisseurs voulant à la fois développer ou transmettre leur patrimoine.

En matière de wealth management, les Brésiliens ont de par le passé privilégié d’autres juridictions en Amérique latine. Les coûts de gestion de ces solutions y étaient notamment plus avantageux. Néanmoins, depuis 2-3 ans, nous avons observé une tendance à redomicilier ces structures au Luxembourg, la Place étant garante de sécurité, d’excellence et d’image internationalement reconnue. Cette évolution est liée à une meilleure compréhension des solutions disponibles sur la Place.

La notion de transparence est-elle aussi importante sous ces latitudes?

«Le Brésil, tout comme le Luxembourg, fait partie de la liste des pays qui se sont engagés à la mise en place de l’échange automatique de renseignements financiers, ce qui constitue une étape marquante sur la voie d’une plus grande transparence dans le dessein de mettre fin au secret bancaire dans les affaires fiscales.

La notion de transparence et d’éthique est d’autant plus importante au Brésil du fait des récents scandales de corruption qui ravagent le pays. Le Brésil veut laver cette image par rapport aux investisseurs étrangers et se positionner à l’avenir comme un pays transparent en matière de bonne gouvernance et d’exemplarité de ses dirigeants. Les investisseurs brésiliens portent une attention toute particulière au risque de réputation et d’image, ce qui vient renforcer la notion d’intégrité et de transparence, qu’elle soit politique, économique ou financière.»