Pour Patrick Goldschmidt, le wi-fi gratuit est une première étape dans le cadre de la présidence européenne 2015. (Photo: Ville de Luxembourg)

Pour Patrick Goldschmidt, le wi-fi gratuit est une première étape dans le cadre de la présidence européenne 2015. (Photo: Ville de Luxembourg)

M. Goldschmidt, vous intervenez durant la conférence sur le thème: «Luxembourg, capitale européenne durable et intelligente». Est-ce déjà une réalité?

«On ne le sait pas forcément, mais une étude de l'Université de Vienne sur les smart cities, des villes sélectionnées en Europe entre 100.000 et 500.000 habitants, positionne Luxembourg-ville en tête du classement. C'est évidemment un signe plus qu'encourageant. À y regarder de plus près, nous enregistrons de relatives bonnes performances dans les différents critères qui entrent en ligne de compte pour cette étude menée auprès de 77 villes, sauf pour la gouvernance pour laquelle nous sommes classés en 56e position. Ce qui montre qu'il reste du travail à faire, notamment au niveau politique. Nous ne pourrons que difficilement rivaliser avec de plus grandes métropoles, mais nous n'avons probablement pas encore saisi tout le potentiel de la notion de smart city.

Comment faire en sorte que ce potentiel se matérialise?

«Je constate que sur une population de 100.000 habitants, nous comptabilisons 155 nationalités. Nous pouvons donc être le laboratoire pour tester différentes idées à taille réelle. Nous avons un réseau de fibre optique qui est un des plus grands en Europe, avec plus de 200 kilomètres de fibre. Nous disposons de 700 antennes wi-fi. Mon idée est donc d'aller vers le wi-fi gratuit, pas uniquement pour la présidence européenne. Je note par ailleurs que le sujet des rulings est au-devant de la scène médiatique, mais nous devons profiter de notre infrastructure ICT pour nous positionner différemment, donner une autre image du pays via nos contacts économiques avec des partenaires étrangers potentiels en leur proposant non pas uniquement d'installer leurs structures financières au Luxembourg, mais aussi d'utiliser notre pays comme un marché de test d'un point de vue technique.

Quelles sont les prochaines actions concrètes que vous souhaitez mettre en place?

«Premièrement, je souhaiterais convaincre mes collègues de la nécessité de saisir l'opportunité qu'est la présidence du Conseil européen pour envisager d'autres actions, au-delà du wi-fi gratuit. Nous devons faire de cette occasion une vitrine de la capitale à l'égard de la presse internationale, des décideurs politiques et économiques qui seront sur place. Sur un autre plan, l'administration communale dispose de toute une série de données sur différents sujets. Se pose maintenant la question de «l'open data» pour que les entreprises, tout en respectant les autorisations ad hoc, puissent se servir de ces données pour effectuer des calculs, des études et développer des services. Je pense par exemple aux architectes qui pourraient davantage utiliser le site topographie.lu. Je remarque ceci dit que l'ouverture des données ne rencontre pas toujours le succès escompté, à l'instar du budget participatif qui recueille pour l'instant un timide intérêt. Il subsiste donc de nombreux chantiers, également sur le plan de la communication, comme l'établissement d'un site internet officiel de la Ville multilingue.»