Monsieur Hentgen, avant les élections, l’ACA avait présenté différentes revendications aux partis en lice. Pensez-vous avoir été entendu?
«Oui, sur les points essentiels, pour lesquels le gouvernement s’est engagé dans le programme de coalition. Il s’agit du renforcement de la protection des avoirs des clients en assurance-vie, avec la modernisation du triangle de sécurité et d’un fort support à la place financière à travers notamment une sorte de ‘guichet unique’.
Le volet promotion est également essentiel, voire stratégique pour ce qui est de la communication, au moment d’entrer dans l’échange automatique d’informations).
Enfin, l’encouragement de la prévoyance professionnelle et personnelle de retraite et le maintien d’un régulateur spécialisé font également partie des points qui nous satisfont.
Le statut de Professionnel du secteur des assurances (PSA) a été lancé en juillet 2013. Ouvre-t-il une véritable nouvelle perspective de développement pour le secteur des assurances au Luxembourg?
«Oui, bien qu’il soit prématuré de dresser un premier bilan. Le nouveau cadre légal sur les PSA permet la sous-traitance de fonctions administratives ne faisant pas partie du métier d’assureur, mais traitant néanmoins des informations confidentielles, dans une logique de réduction des coûts. Ceci concerne les obligations liées à l’introduction de Solvency II notamment.
Mais la loi du 12 juillet 2013 sert aussi de cadre pour le développement de nouvelles activités, par exemple la gestion de compagnies ou de portefeuilles d’assurances en run-off (des produits qui ne sont plus commercialisés, mais pour lesquels il existe encore un stock de polices à gérer, ndlr)
Le secteur des assurances a-t-il bien«encaissé» le choc de la crise de ces dernières années? On a vu des réorganisations et des rachats sur le marché ces derniers mois…
«La crise financière n’a pas remis en cause le business model de l’assurance. Les compagnies d’assurances sont bien capitalisées et n’ont pas recours à l’endettement.
Les effets majeurs de la crise se trouvent notamment dans l’impact du niveau des taux d’intérêt sur la rentabilité de l’assurance-vie, ainsi que dans la forte inflation des coûts des sinistres dans certaines branches non-vie.
S’y ajoutent les efforts des états de l’Union européenne pour une meilleure efficacité de l’impôt, accélérant l’introduction de l’échange d’informations. Il s’agit là d’un véritable changement de paradigme.»
Les États généraux de l’économie: table ronde du paperJam Business Club, mercredi, à 18h30.