Claudio Tomassini: «Les politiques monétaires devraient rester très accommodantes en 2016, et ce même au sein des économies les plus avancées.» (Photo: ICMA)

Claudio Tomassini: «Les politiques monétaires devraient rester très accommodantes en 2016, et ce même au sein des économies les plus avancées.» (Photo: ICMA)

M. Tomassini, pouvez-vous rappeler les objectifs et activités de votre association?

«L’International Capital Market Association (ICMA), une association autorégulée, s’est donnée pour mission la promotion d’un marché des capitaux efficace et performant. Forte de quelque 500 membres établis dans une soixantaine de pays à travers le monde, ICMA est un interlocuteur de poids auprès des autorités, apportant une perspective indépendante du secteur privé.

Les objectifs d’ICMA Luxembourg peuvent être résumés en trois points:

  • Représenter notre région auprès d’ICMA afin d’y remonter les points qui nous interpellent, que ce soit au niveau des marchés ou au niveau réglementaire 
  • Promouvoir le networking et les flux d’informations entre nos membres en organisant des conférences, événements, séminaires et autres
  • Participer à l’organisation de formations portant sur les marchés des capitaux et adaptées aux besoins de notre place financière.

Comment peut-on qualifier ce début d’année sur les marchés financiers et les perspectives pour l’année?

«Le début d’année sur les marchés a été très mouvementé. Les craintes concernant la santé économique de la Chine et la chute des prix pétroliers ont constitué les principaux facteurs déclencheurs de la correction boursière. À nouveau, les investisseurs doivent s’inquiéter de la fragilité de la croissance mondiale. Celle-ci continue à faire l’objet de révisions à la baisse, en restant durablement pénalisée par des facteurs tels que l’endettement toujours trop important, ou une démographie moins porteuse. La lourde chute des prix des matières premières intensifie les pressions déflationnistes à travers le monde, et ceci constitue un phénomène inquiétant. Dans ce contexte, les politiques monétaires devraient rester très accommodantes en 2016, et ce même au sein des économies les plus avancées (États-Unis et Grande-Bretagne notamment). 

L’investisseur devra s’habituer à un regain de volatilité dans un contexte marqué par des incertitudes importantes.

Comment évaluez-vous l’évolution de la technologie dans les opérations de marché?

«Le monde bancaire est en train de changer fondamentalement, y compris au niveau des opérations de marché.

D’un côté, nous avons les impacts découlant des changements réglementaires. Prenons comme exemple la Directive Mifid II; les adaptations imposées aux banquiers au niveau des développements informatiques sont non négligeables: transparence pre-trade, appropriateness test, transparence post-trade, reportings…

D’un autre côté, le client devient de plus en plus exigeant, demandant une plateforme de webbanking performante, accès en temps réel aux bourses, retour électronique de l’exécution, comptabilisation automatique des opérations.

Aussi l’arrivée de systèmes multilatéraux de négociation à côté des marchés réglementés traditionnels génère-t-elle des besoins additionnels pour les banques.

Un banquier ne pourra plus se permettre d’avoir des processus non optimisés, il devra être visionnaire pour préparer la banque de demain. N’oublions pas non plus la pression sur les marges…»