Carole Dieschbourg: «Même s'il n'est pas parfait, l'accord signé à l'issue de la COP21 est assez ambitieux.» (Photo: eu2015lu.eu)

Carole Dieschbourg: «Même s'il n'est pas parfait, l'accord signé à l'issue de la COP21 est assez ambitieux.» (Photo: eu2015lu.eu)

Madame Dieschbourg, quel est votre sentiment à l’issue de la conférence mondiale sur le climat (COP21) et l’accord universel qui a pu être dégagé?

«Je suis sortie de cette conférence avec un très bon sentiment puisque, même s'il n’est pas parfait, c’est un accord assez ambitieux avec un cadre qui doit nous permettre d’assurer la transition vers de meilleures pratiques en matière de protection du climat.

Je suis donc satisfaite, et ceci d’autant plus que l’Union européenne que je représentais à travers la présidence du Conseil est parvenue à s’exprimer d’une seule voix. C’est un effort collectif qui a été mené et auquel personne n’a tenté de déroger.

Cela démontre que si l’Europe peut trouver une solution commune ou un mandat commun, elle peut jouer un rôle accélérateur au niveau international et faire bouger les choses.

L’une ou l’autre déception, s’il y en a?

«Mon principal regret est certainement le fait que la partie définissant les cycles de 5 ans destinés à mettre en place et à mesurer les efforts entrepris ne soit pas aussi contraignante que le reste de l’accord, tout comme je regrette également que les émissions de l’aviation et du secteur maritime ne soient pas inclues dans cet accord.

Mais ce sont des points que nous pourrons renforcer au cours du temps, entre Européens, pour les remettre au programme de prochaines COP.

Dans une position également commune à l’Union européenne, nous aurions tout autant souhaité que le deuxième article de l’accord mentionne non seulement la sécurité alimentaire, mais aussi les droits de l’Homme et l’égalité des chances. Malheureusement, nous ne sommes pas parvenus à convaincre nos partenaires sur ces points-là.

Mais bon… Nous avons obtenu un accord sur le climat, et il est transparent.

Quelles suites vont être données à cet accord au niveau national?

«Chez nous, nous allons tout simplement renforcer les mesures déjà mises en place en faveur de la protection du climat.

Étant donné que nous avons ratifié le protocole de Kyoto et l’amendement de Doha, nous avons déjà de bonnes politiques qui sont d’application et que nous allons pousser encore un peu plus loin avec des actions concrètes comme un troisième plan national sur l’action climatique.

Nous avons déjà de bons résultats pour ce qui concerne l’efficience des bâtiments et nous poursuivons nos efforts pour développer davantage les énergies renouvelables, dont l’éolien notamment.

Pour le Luxembourg, cet accord est donc une base pour poursuivre et renforcer ces efforts vers la transition.»