Pour Walter Grzymlas, être entrepreneur demande du sang-froid, beaucoup de sang-froid. (Photo: DR)

Pour Walter Grzymlas, être entrepreneur demande du sang-froid, beaucoup de sang-froid. (Photo: DR)

Monsieur Grzymlas, innover et «faire de la haute technologie» au Luxembourg, est-ce difficile?

«Oui cela reste difficile… ça l’est encore plus si vous êtes dans une technologie que le Luxembourg ne connait pas…

Quelles ont été les grandes étapes dans votre développement? Y a-t-il des obstacles – ou des succès – que vous n’aviez pas anticipés?

«Nous faisons ce que les autres ne font pas, ou peu, tout en se démarquant sur trois critères impératifs pour l’innovation qui sont la qualité, le prix et les délais.

Pour les obstacles, il y en a plusieurs, comme le besoin en fonds de roulement financier et le manque d’aides des systèmes bancaires luxembourgeois. Le développement de la haute technologie à Luxembourg ne se fait pas à ce jour via les banques car ce n’est pas dans leurs gènes. Le développement se fait via des investisseurs privés, industriels ou des organismes d’investissement internationaux.

Un des succès inattendus, c’est d’avoir eu, à un moment du développement de Saturne, un partenaire comme le ministère de l’Économie qui nous a permis de passer des étapes importantes et difficiles. Sans leur aide, nous ne serions surement plus au Luxembourg à ce jour… mais ailleurs. Le succès n’arrive jamais tout seul et il faut être entouré d’une équipe flexible et performante comme la mienne.

Quels conseils donneriez-vous à un porteur de projet technologique, aujourd’hui? Que devrait-il savoir et que l’on n’apprend pas dans les livres ou les articles sur l’entrepreneuriat?

«Le conseil le plus important c’est d’avoir un business plan très précis et bien adapté, en se donnant une très grosse marge de manœuvre au niveau financier. C’est la priorité pour avancer rapidement et sereinement: sans ce point financier, la suite peut être catastrophique. Les délais sont aussi un point important car il faut optimiser au mieux le temps jusqu’auquel nous allons commencer à être rentables. Mais la réalité en est toute autre.

Pour ce que l’on n’apprend pas dans les livres, c’est d’être le plus posé possible et de bien réfléchir avant d’agir – à tous les niveaux. Il faut surtout croire à ce que l’on fait avec une vision optimiste de l’avenir: les premiers temps sont très durs, il y a beaucoup d’inconvénients à être entrepreneur. Il faut aussi avoir les nerfs solides, longtemps. Il ne faut pas avoir peur de se remettre en cause, pour mieux analyser les problèmes que l’on rencontre. Et enfin il faut être bien entouré, avec une équipe performante que l’on aura choisie.»

Les inscriptions au 10x6 Made in Lëtzebuerg: technology success stories sont ouvertes sur le site du Paperjam Club.