«Actuellement, nous sommes en discussion avec plus de 30 banques européennes», rappelle Jacques Pütz, le CEO de Luxhub. (Photo: Luxhub)

«Actuellement, nous sommes en discussion avec plus de 30 banques européennes», rappelle Jacques Pütz, le CEO de Luxhub. (Photo: Luxhub)

Quel est le concept de l’Open Banking Party?

Jacques Pütz. – «C’est l’idée de rassembler les fintech et les banques. Tout le monde est bien conscient que dans les prochains mois, ces deux univers devront travailler ensemble. Pourtant, ils ne se connaissent pas encore très bien. L’Open Banking Party est donc une soirée de rencontres dans un cadre informel.

Il n’y aura pas de présentation, juste une courte introduction, car l’objectif est de passer un agréable moment. 400 personnes se sont inscrites, dont plus de 100 fintech. Nous aurons parmi nous le champion d’Europe de Rubik’s Cube pour transmettre le message ‘Let’s put the right pieces together’. Son record pour arranger un Rubik’s Cube est de 4,7 secondes.

Luxhub a été fondée par quatre des principales banques de la Place (BCEE, BGL BNP Paribas, Raiffeisen et Post). Peut-on dire que c’est une sorte de Luxtrust pour la PSD2?

«Toutes les banques rencontrent les mêmes défis avec l’arrivée de la directive sur l’open banking, à savoir devenir des prestataires techniques pour des tiers. En d’autres termes, elles doivent garantir et assurer le bon fonctionnement des interfaces pour que les fintech aient la possibilité d’accéder aux données du client. Si celui-ci est d’accord, bien évidemment.

Mais il y a quand même une grande différence avec Luxtrust, car l’État n’est pas actionnaire de Luxhub. Il s’agit d’une société commerciale fondée par quatre banques et dont l’objectif est de mutualiser les coûts pour se conformer à la réglementation de la PSD2.

Demain, c’est le client qui choisira avec quelle solution il souhaite payer.

Jacques Pütz, CEO de Luxhub

Nous développons donc une plate-forme technique sur laquelle les banques doivent simplement se connecter et qui les dispensera d’avoir à créer leur propre solution technique en interne.

L’enjeu et les efforts à fournir sont de taille. Jusqu’à maintenant, les banques imposaient les moyens de paiement à leur clientèle. Demain, c’est le client qui choisira avec quelle solution il souhaite payer. La banque n’aura plus la main là-dessus. Et cela est rendu possible par la PSD2.

L’idée de Luxhub est donc de travailler ensemble. Nos services ne s’adressent d’ailleurs pas seulement aux banques luxembourgeoises, mais aussi à celles d’Europe.

Luxhub a été créée au début de l’année. Quel écho rencontre cette initiative dans le secteur bancaire?

«On travaille déjà avec 11 banques, dont les quatre qui ont fondé Luxhub. Parmi les sept autres, trois ne sont pas luxembourgeoises. Nous ne pouvons pas donner leur nom pour des raisons de confidentialité.

La semaine passée, Luxhub était à l’ABE (Autorité bancaire européenne) à Londres et il est clair que nous figurons sur la carte européenne. Actuellement, nous sommes en discussion avec plus de 30 banques à l’étranger.

L’effort est trop important pour qu’il soit mené seul.

Jacques Pütz, CEO de Luxhub

L’effort est trop important pour qu’il soit mené seul, et mutualiser les coûts prend tout son sens. Les banques sont extrêmement sous pression avec les obligations réglementaires. Rien que pour la PSD2, il y a huit échéances d’implémentations différentes et toutes les spécifications ne sont pas encore connues.»