Serge Wilmes représente la jeune garde du parti chrétien social.  (Photo: CSJ)

Serge Wilmes représente la jeune garde du parti chrétien social.  (Photo: CSJ)

Monsieur Wilmes, vous avez adopté dans le Wort ce lundi des propos résolument progressistes. Vous avez notamment appelé à davantage de cohésion entre nationaux et étrangers, entre générations… vous parlez même de solidarité. À quel type de mesure pensez-vous?

«J’ai, en fait, souhaité poser ces questions afin de promouvoir un débat pour penser le Luxembourg d’aujourd’hui et de demain. Il faut souligner tous les aspects d’un projet économique et social. Aujourd’hui, l’économie luxembourgeoise bénéficie de l’apport de nombreux étrangers et le droit de vote est lui toujours limité aux seuls Luxembourgeois. Est-ce qu’on doit aller plus loin et plaider pour une citoyenneté de résidence, voire plus? Il ne faut cependant pas réduire le débat aux conditions à remplir pour devenir électeur. Que souhaitons-nous devenir? Si une crise économique frappait de plein fouet si bien que notre projet économique vacillait, qu’est-ce qui nous souderait alors? N’y a-t-il pas matière à réflexion?

Puisque nous évoquons la question du droit de vote. Quelle mesure concrète a vos faveurs?

«Seul, le politicien ne peut pas vraiment donner de réponse toute faite à toutes ces questions. Il faut instaurer un large débat englobant les Luxembourgeois, les résidents ou encore les frontaliers. Sur ce point particulier, chaque parti a fait des propositions. Le CSJ (Jeunes chrétiens sociaux, ndlr), dont j’ai été le président, prône une citoyenneté de résidence pour octroyer le droit de vote actif aux étrangers. La majorité de mon parti est en faveur de la double nationalité et la facilitation de l’accès à la nationalité luxembourgeoise. Cela prouve que c’est un grand parti, où l’on discute. Personnellement, en tant qu’historien, je me pose ces questions-là.

En tant qu’historien d’accord, mais en tant que franc-tireur aussi. Avez-vous fait l’objet de remontrances depuis l’interview?

«Non pas du tout. J'ai clairement exposé la position officielle du parti tout en me posant des questions auxquelles il faudra trouver des réponses. Il faudra aller plus loin et peut-être redéfinir la question de nation pour attaquer les défis du 21e siècle, de surcroît dans un pays comme le Luxembourg dont la richesse est son caractère multiculturel. Mais il faut aussi penser aux questions inter et transgénérationnelles…»