Tom Krieps et le Conseil national des programmes veillent, dans l’esprit du bon père de famille. (photo: Jessica Theis / archives)

Tom Krieps et le Conseil national des programmes veillent, dans l’esprit du bon père de famille. (photo: Jessica Theis / archives)

Monsieur Krieps, quel est le rôle joué par le Conseil national des programmes (CNP) durant la campagne?

«Je fais partie de ceux qui pensent que les élections sont propices à l’expression de la démocratie et donc l’intervention d’un organe tel que le nôtre se limite aux cas de digression flagrante dans le traitement éditorial accordé à un parti par rapport à un autre. Nous portons notamment une attention à l’opérateur télévisuel important (RTL, ndlr) qui occupe un quasi-monopole et donc concentre une présence médiatique des candidats durant la période. À ce jour, nous n’avons reçu qu’une réclamation relative à la participation du ministre de la Santé, Mars Di Bartolomeo, à une émission culinaire. Celle-ci avait cependant été enregistrée avant la campagne et la chaîne ne s’est pas rendu compte de l’impact de sa diffusion a posteriori.

Un texte régit-il le temps de parole dont dispose chacun?

«Nous ne menons pas de comptabilisation détaillée du temps de parole, à l’instar de ce que l’on peut observer en France, par exemple. Il n’y a donc pas de texte précis en la matière, plutôt un bon sens qui doit prévaloir comme à l’égard des candidats ministres, dont les activités en période électorale sont tantôt liées à leurs fonctions, tantôt à leur candidature. De manière générale, nous remarquons que la présence médiatique est très importante pour les acteurs politiques puisque les décisions des électeurs se prennent en dernière minute selon les sondages. Nous continuerons à être vigilants dans cet état d’esprit mais le peu de plaintes reçues nous laisse penser que les professionnels des médias font bien leur travail.

Où en est le projet d’Alia, l’Autorité luxembourgeoise indépendante de l’audiovisuel voulue pour fusionner le CNP et la Commission indépendante de la radiodiffusion? 

«La loi devrait entrer en vigueur le 1er décembre prochain et le gouvernement sorti des urnes devra donc mettre en place sa structure de gestion, dont le directeur et le conseil d’administration. Celui-ci sera l’organe de sanction à l’égard des chaînes qui enfreindraient nos règlements. Étant donné que ces personnes devront être politiquement neutres, il faudra mener quelques recherches. L’Alia, qui est en gestation depuis 1999, nous permettra de gagner en crédibilité à l’égard des institutions de surveillance à l’étranger qui nous reprochaient de ne pas disposer de réelles mesures coercitives. Le fait de disposer d’un pouvoir de sanction, notamment via des amendes, d’un nouveau local (19, rue du Fossé, ndlr), et de moyens de fonctionnement élargis nous permet de nous resituer sur le plan international.»