Runa et Thorunn Egilsdottir: «Nous ne voulons pas laisser le ministère de l'Agriculture décider du sort des animaux.» (Photo: D.R.)

Runa et Thorunn Egilsdottir: «Nous ne voulons pas laisser le ministère de l'Agriculture décider du sort des animaux.» (Photo: D.R.)

Mesdames, comment s’est constituée votre association Artists for Animals et dans quels buts?

«Après avoir récolté 13.000 signatures sur deux pétitions sur la protection des animaux et l’élargissement de leurs droits, il y a eu un débat à la Chambre des députés. Le ministre de l’Agriculture a promis de durcir les sanctions envers les maltraitances faites aux animaux et d’entamer une révision de la loi de 1983 afin de changer la manière dont sont considérés les animaux. Cette loi est attendue pour le début de l’année prochaine. Si nous sommes heureuses de voir le sujet avancer, nous ne voulons pas laisser seulement les politiques et encore moins seulement le ministère de l’Agriculture (qui ne peut pas à la fois être aux côtés des agriculteurs et des animaux) décider. C’est pour cela que nous avons créé l’association. Y inclure des artistes permettait d’abord de donner un visage et une voix à la cause animale. C’était aussi une manière de montrer notre neutralité politique. Il y a dans l’association une large gamme de réflexions et de comportements vis-à-vis des animaux, vegan, végétariens ou pas. Mais tous veulent que le débat ait lieu.

Qu’attendez-vous de la table ronde du 24 novembre?

«Nous avons invité des experts afin d’ouvrir et nourrir le débat. Félix Wildschutz (de l’Administration des services vétérinaires, dépendant du ministère de l’Agriculture) pourra expliquer le travail des inspecteurs et le (maigre) arsenal répressif dont ils disposent, ainsi que les évolutions qu’ils souhaitent envisager. Jean-Marie Oswald est boucher, un des pionniers du bio au Luxembourg. Il a un point de vue évidemment différent de Camille Müller (Vegan Society Luxembourg) ou Nadine Sulzenbacher (porte-parole Alpa). Par ailleurs, le député européen Claude Turmes pourra mettre en perspective ce qui se passe dans d’autres pays européens.

Vous voulez jouer une rôle de lobby? Quels sont les points de vue que vous défendez?

«Nous n’avons pas de réponse toute faite, dogmatique ou radicale. Mais il est urgent que le Luxembourg évolue sur le droit des animaux qui devraient tous avoir un droit de mener une vie digne et surtout sans peine. Nous sommes convaincues que les punitions restent trop légères pour réellement prévenir certains actes de cruauté. Les problématiques environnementales à moyen et long termes, les questions d’information et d’éducation envers les jeunes doivent trouver des réponses. Le Luxembourg pourrait être un exemple et jouer un rôle de pionnier là-dedans.»

Table ronde «Ceci n'est pas un animal», le 24 novembre à 19 h 30 au CarréRotondes, en luxembourgeois avec traduction en français.

www.rotondes.lu