Frédérique Buck: «Plus de 200 demandeurs d’asile sont inscrits sur notre liste d’attente. Ils souhaitent quitter les foyers pour trouver une famille au Luxembourg.» (Photo: Mike Zenari/Maison Moderne)

Frédérique Buck: «Plus de 200 demandeurs d’asile sont inscrits sur notre liste d’attente. Ils souhaitent quitter les foyers pour trouver une famille au Luxembourg.» (Photo: Mike Zenari/Maison Moderne)

Après «Grand H», vous travaillez actuellement sur l’écriture de deux nouveaux films qui ont pour thème, à nouveau, les réfugiés...

Frédérique Buck. – «En effet. Pour le premier projet, j’ai passé une semaine dans la jungle de Grande-Synthe, à 40 kilomètres de Calais. Nous avons écrit le scénario à quatre mains avec l’auteure Gintare Parulyte. C’est une narration hybride, mêlant fiction, documentaire, peinture et animation qui rassemblera des créatifs de différents horizons.

Je travaille sur un second projet, également avec Gintare Parulyte: un documentaire cette fois, sur une hébergeuse engagée auprès de la plate-forme citoyenne de soutien aux réfugiés BXLRefugees à Bruxelles, un grand mouvement qui permet d’héberger des migrants à la rue dans les habitations des résidents. Là aussi, nous allons dépasser la narration documentaire traditionnelle. 

La question migratoire est infiniment complexe, à la fois politique, citoyenne, morale. La question m’anime depuis 4 ans et je n’en ai pas fait le tour, au contraire.

Des débats extrêmement pertinents et nécessaires.

Frédérique Buck, réalisatrice de «Grand H»

«Grand H», tourné au Luxembourg, a été primé aux Amnesty Medienpräis en 2018. Le film sur le sort des réfugiés continue-t-il d’être projeté dans les lycées et en entreprise?

«Nous sommes très contents. Le film continue à être très demandé au Luxembourg et le sujet intéresse et suscite le débat. Nous sommes beaucoup sollicités et sommes également en pourparlers avec plusieurs ambassades pour envisager des projections à l’étranger. 

Après chaque projection, nous intervenons toujours à plusieurs, dont les intervenants du film. Le ministre des Affaires étrangères, de l’Immigration et de l’Asile, Jean Asselborn, nous a fait également le plaisir de participer aux échanges avec le public à plusieurs reprises, ce qui mène à des débats extrêmement pertinents et nécessaires. 

Nous avons également été invités pour présenter ‘Grand H’ au Festival du film européen à Trinité-et-Tobago en mai prochain. ‘Grand H’ sera également projeté dans le cadre du Festival des migrations le 2 mars, ce qui nous permettra de sensibiliser encore davantage le grand public. 

Je serai, pour ma part, présente à la Nuit des idées au Mudam le 31 janvier pour parler du documentaire, de la thématique des réfugiés et de l’engagement citoyen.

Nous sommes pour la facilitation de l’accès au travail des demandeurs de protection internationale.

Frédérique Buck, réalisatrice de «Grand H»

Vous avez cofondé la plate-forme Oh! Open Home pour l’accueil des réfugiés dans les familles luxembourgeoises en 2016. L’initiative trouve-t-elle toujours écho?

«La plate-forme Oh! Open Home fonctionne toujours, c’est un projet qui demande beaucoup de visibilité et pour lequel nous n’avons aucun fond ni soutien. Nous sommes actuellement à la recherche de plusieurs centaines de familles d’accueil.

Plus de 200 demandeurs d’asile sont inscrits sur notre liste d’attente. Ils souhaitent quitter les foyers pour trouver une famille au Luxembourg.

Par ailleurs, je suis également mobilisée au sein de la plate-forme Ronnen Dësch, qui a pour but de sensibiliser aux problématiques et aux besoins liés à l’accueil et à l’intégration des réfugiés. Nous sommes, entre autres, pour la facilitation de l’accès au travail des demandeurs de protection internationale.»

Informations: [email protected]