Morgan Gromy: «Nous ne voulions plus laisser la responsabilité du contenu des animations aux seuls exposants.» (Photo: David Laurent / archives)

Morgan Gromy: «Nous ne voulions plus laisser la responsabilité du contenu des animations aux seuls exposants.» (Photo: David Laurent / archives)

Monsieur Gromy, vous annoncez un «nouveau concept» pour l’édition 2014 de la Foire de Printemps. Quelle est la raison de ce renouveau?

«Tout vient de l’évolution de l’intérêt du public. Chaque individu est extrêmement sollicité entre son travail, sa famille, ses loisirs, ses temps de consommation… Au fil du temps, il faut faire des choix parmi les événements qui répondent le mieux à plusieurs besoins : être en famille, consommer et prendre du plaisir.

Alors c’est pour cela que nous avons évolué dans notre offre, pour passer d’une lame simple à un vrai couteau suisse, avec plusieurs fonctions permettant d’optimiser le temps disponible. Nous sommes obligés de présenter une telle offre diversifiée, avec une exigence de qualité, que ce soit sur le volet commercial ou festif. Nous tenons à offrir la garantie d’une expérience de visite unique… Chacun passera un moment incomparable.

Il faut bien voir que le concept de la foire d’antan, uniquement basé sur la consommation et sur le fait d’attirer les gens pour acheter, est révolu. Nous avions déjà procédé à quelques changements l’année dernière, mais là, nous avons tout profondément bouleversé, en réorganisant l’espace, l’architecture de l’événement et en revoyant complètement le contenu.

Jusqu’à présent, nous n’avions qu’un seul étage à notre fusée : nous nous contentions de faire connaître nos événements avec un slogan et c’est tout. Nous n’avions pas de réel contenu ni de largeur d’offre à présenter. Nous visons maintenant deux autres étages pour notre fusée: l’affectif – faire aimer et l’opératif – faire venir.

Quels sont, dans ce contexte, les moments forts à attendre de ces neuf jours de foire?

«Notre défi est de pouvoir offrir des moments forts à chaque visiteur et à tout moment de leur visite, que ce soit à 14 heures ou à 18 heures, en semaine ou en week-end… L’idée est que, quelle que soit l’heure, le visiteur en ait pour l’effort qu’il a fait d’être venu.

Concrètement, nous avons revu complètement toute la planification des stands de manière vraiment innovante. Finie la logique d’alignement de stands rectilignes: tous les stands sont placés en quinconce et la circulation de hall en hall se fera en diagonale du hall, suivant une espèce de zig zag. …

Autre nouveauté: dans chaque hall, au centre, il y aura une place d’événementiel, des places de plaisir pur, avec des attractions gratuites. Nous voulions rompre avec le principe des halls froids monotones, sans animation. Et nous ne voulions plus laisser la responsabilité du contenu des animations aux seuls exposants.

Nous avons ainsi crée un programme sur quatre thématiques: le square des grands vins et crémants du Luxembourg, avec vins atypiques permettant aux vignerons de se profiler différemment; l’esplanade des loisirs, placée sous le signe de la Coupe du monde de football; le jardin d’hiver au printemps et une place gourmande. Une cinquantaine d’événements sont, au total, programmés sur quelque 66 heures de foire, sans compter la patinoire synthétique et les différents jeux-concours.

Et puis l’entrée Nord a été totalement réaménagée en véritable zone d’accueil, qui donne l’impression d’entrer dans un concept store plutôt que dans une foire classique…

Dans quelle mesure les foires (printemps et/ou automne) sont-elles révélatrices de l’état d’esprit des consommateurs? Les temps de crise sont-ils aussi plus durs pour de tels événements, ou bien au contraire le besoin du visiteur de se changer les idées prend-il le dessus?

«Je pense, justement, que l’ancienne formule n’était plus révélatrice de cet état d’esprit. Nous étions trop décalés en attirant le public uniquement en communiquant sur la dimension commerciale de l’événement. Avec la nouvelle formule, oui, nous sommes davantage dans l’air du temps, en répondant au besoin de satisfaire plusieurs besoins en même temps.

Nous allons d’ailleurs prolonger cette déclinaison pour la prochaine foire d’automne qui va changer de nom pour s’appeler ‘Home & Living Expo’. Nous tenons à ce que le visiteur, même s’il ne trouve pas ce qu’il cherche pour acheter, garde un bon souvenir de son passage et ait le sentiment de ne pas avoir perdu son temps.»