Pour Edmond Donnersbach, la librairie doit s’ouvrir vers d’autres produits. (Photo: Corina Ciocârlie)

Pour Edmond Donnersbach, la librairie doit s’ouvrir vers d’autres produits. (Photo: Corina Ciocârlie)

Monsieur Donnersbach, parmi les nouveautés de la rentrée, vous lancez un site de vente en ligne. Quelle est sa spécificité?

«Le site est le reflet de la librairie. Comme il est impossible d’avoir les milliers de références des plates-formes internationales, nous avons voulu nous concentrer sur la sélection et le conseil. Sur le site internet, il n’y a pas de moteur de recherche, il y a des rayons et des conseils de libraires, des coups de cœur, comme en magasin.

C’est comme au restaurant, on choisit sur la carte les spécialités du chef, pas parmi tous les plats qui existent au monde. Cela permet de faire de réelles découvertes, plutôt que de suivre un algorithme, qui n’a jamais lu un livre. L’idée n’est pas d’avoir le plus de références possible, mais d’avoir ce qui est juste.

Vous lancez aussi un club de lecture. Pourquoi?

«On manque d’endroits et de moments pour parler des livres, pour échanger, pour découvrir. L’idée des jeudis d’Alinéa, tous les mois à partir du 18 octobre, est d’ouvrir nos portes pour une soirée conviviale. Une soirée de lectures croisées, autour d’un thème et de plusieurs livres, animée par Corina Ciocârlie et ses invités.

Une liste de livres est proposée, plus ou moins récente, pour inciter tout le monde à lire. Le premier rendez-vous est autour de la mer, l’appel du large, les odyssées. Le deuxième rendez-vous, le 15 novembre, sera autour du chocolat, avec une dégustation de chocolats de chez Genaveh.

Vous avez aussi ouvert un rayon de vinyles et vous proposez du café… Une librairie doit forcément élargir son offre pour survivre?

«Quand j’avais annoncé mon souhait de fermer boutique, j’ai eu énormément de soutien, de gens qui sont venus me dire qu’il fallait que je continue, me serrer la main… Mais il faut savoir garder le flux, les clients qui achètent, parce que je ne paie pas l’électricité avec une poignée de main. Alors, le vinyle, c’est un prolongement qui me semble aller dans le même sens que les livres.

Écouter la musique sur un vinyle, c’est apprécier l’objet, les photos sur la pochette, les textes… C’est comme lire les journaux et les livres en papier. La machine à café avec du café torréfié au Luxembourg participe de la même philosophie. Il n’est pas impossible que je vende des objets artisanaux ou d’autres produits de bouche.»