Edouard Wangen: «Le Luxembourg est au 5e rang mondial en termes de surfaces disponibles de data centers.» (Photo: Julien Becker / Archives)

Edouard Wangen: «Le Luxembourg est au 5e rang mondial en termes de surfaces disponibles de data centers.» (Photo: Julien Becker / Archives)

Monsieur Wangen, LuxConnect vient de lancer le chantier de son 4e centre de données, à peine quatre ans après l’inauguration du tout premier. À quoi attribuez-vous ce développement effréné? 

«Il y a une combinaison entre la bonne adéquation du cadre législatif avec les besoins des acteurs du marché, les fruits récoltés des différentes missions économiques menées à l’étranger et une politique tarifaire assez basse au Luxembourg. Nous sommes beaucoup moins chers qu’à Londres, par exemple, et aux mêmes niveaux de prix que Francfort ou Amsterdam.
Notre premier site est complet, le deuxième (une extension du premier, ndlr.) est repli aux deux tiers et le troisième (à Roost-Bissen, nldr.), inauguré en 2012, est aussi rempli autour de 60%, mais la demande est telle que nous avons déjà lancé la construction de son extension.
Au final, nos clients sont à 17% des sociétés luxembourgeoises et 83% des sociétés étrangères qui déploient leur activité européenne à partir du Luxembourg. C’est une répartition idéale et cela montre bien le dynamisme du secteur ICT au Luxembourg.

La demande de ces clients concerne-t-elle uniquement des capacités d’hébergement, ou bien aussi des services associés ?
«Ils sont demandeurs en effet d’une multitude de services, mais en ce qui concerne LuxConnect, nous ne fournissons que des capacités d’hébergement. La gamme de services associés est fournie par les intégrateurs ou les opérateurs, qui sont aussi nos clients. Nous ne sommes pas en concurrence. On a rempli un vide.

Où se situe le Luxembourg, désormais, sur le marché mondial, en matière d’hébergement de données ?
«Le Luxembourg compte sur le marché. Le pays est, actuellement, avant même l’entrée en service de ce 4e site (prévue pour 2015, avec une première tranche de quelque 2.500 m2 supplémentaires qui s’ajoutent aux 15.000 m2 déjà disponibles à Bettembourg et à Roost-Bissen, ndlr.) au 5e rang mondial en termes de surfaces disponibles de data centers, juste derrière Amsterdam.

Il faut aussi savoir que 10% des centres de données de type «Tier IV» (le plus haut niveau de qualité en termes d’infrastructures et de sécurité, ndlr.) se situent au Luxembourg. C’est une donnée qui compte. Nous allons maintenant bien observer comment la demande va évoluer et nous attendons toujours qu’un très grand opérateur de data centers décide de s’établir au Luxembourg, ce qui dynamiserait encore plus le marché. Un projet est en cours depuis plusieurs années, mais les discussions prennent beaucoup de temps. »