Selon Mario Di Stefano, «un des défis majeurs reste le recrutement de collaborateurs de qualité». (Photo: DSM)

Selon Mario Di Stefano, «un des défis majeurs reste le recrutement de collaborateurs de qualité». (Photo: DSM)

Maître Di Stefano, quelles ont été les principales évolutions de votre activité depuis la création de votre étude il y a 11 ans?

«DSM a grandi, et en nombre et en compétences. Nous étions trois avocats en 2004, aujourd’hui nous sommes plus de 20 avec un staff total de 30 personnes. En même temps, nous avons vu arriver des juristes de très grande qualité, avec des compétences qui complètent l’éventail des services que DSM peut offrir à ses clients.

DSM a été retenu comme membre luxembourgeois exclusif de plusieurs réseaux internationaux parmi les plus reconnus au niveau mondial. SCG et Alfa sont classés parmi les ‘Top 10’ des réseaux internationaux; SCG vient d’être désigné dans l’édition USA 2015 du guide Chambers comme le ‘top law firm network’.

Vu que l’accueil dans ces réseaux repose sur des critères de sélection très stricts, c’est la confirmation de la ‘peer recognition’, qui est un sigle de qualité pour DSM. Aussi, avec des correspondants dans pratiquement toutes les juridictions et centres économiques, cela nous permet d’offrir à nos clients l’accès aux services juridiques dont ils ont besoin au niveau mondial, avec des cabinets avec lesquels nous avons une relation suivie, et des gens que nous connaissons personnellement.

Très récemment, nous avons achevé nos nouveaux bureaux à Luxembourg-Merl, où nous avons mis en œuvre des solutions techniques et un aménagement intérieur qui offrent une grande facilité d’accès pour nos clients, d’excellentes conditions de travail à nos collaborateurs, et qui d’une manière générale reflètent bien l’image de marque de DSM comme cabinet moderne et efficace.

La place de Luxembourg en tant qu’économie de services est très concurrentielle dans le domaine juridique. Comment parvenir à se démarquer dans un tel contexte?

«C’est vrai. Depuis un certain temps, il y a un mouvement de migration vers le Luxembourg non seulement de jeunes juristes à la recherche d’un emploi dans un contexte international, ou d’un emploi tout court, qu’ils ne trouvent pas dans leur juridiction d’origine, mais aussi de cabinets étrangers qui recherchent une croissance sur le marché luxembourgeois.

Pour un cabinet indépendant, il s’agit de se positionner sur les domaines d’activité dans lesquels l’expérience et la connaissance des spécificités du droit et de la pratique à Luxembourg sont essentielles, plutôt qu’une base de données avec des formats étrangers adaptés, ou non, au droit luxembourgeois.

Bref, ne pas nécessairement faire ce que tout le monde fait.

Chez DSM, nous sommes bien entendu très actifs dans les domaines des fusions et acquisitions, du droit des sociétés et des fonds alternatifs, mais en même temps nous misons sur nos compétences 'de niche' en droit immobilier, en contentieux civil, commercial – à noter la pratique très importante en matière de litiges entre actionnaires –, le contentieux administratif et fiscal, le droit du travail, et le droit de la concurrence, où nous offrons une expérience et une valeur ajoutée que les clients ne trouvent pas facilement ailleurs.

Quels sont les défis majeurs qui, selon vous, se profilent à l’horizon?

«Rester concurrentiels sur un marché de plus en plus encombré, et face à des départements juridiques des clients qui sont de plus en plus amenés à contrôler leurs coûts. Bref, offrir une vraie valeur ajoutée au client.

Cela doit se passer à plusieurs niveaux. Tout d’abord l’accroissement du niveau de productivité des avocats. Chez DSM, nous misons sur des technologies de pointe en matière de productivité et de know-how pour que nos avocats puissent être efficaces et livrer un résultat dans les meilleurs délais.

Cela passe aussi par l’augmentation de la visibilité du cabinet. Il ne suffit pas d’exister, il faut que les gens sachent que vous êtes là, et ce que vous faites. Cela passe par des publications, l’organisation de séminaires et la participation à des associations et des événements.

Un des défis majeurs reste le recrutement de collaborateurs de qualité, qui ont le background nécessaire pour évoluer dans un milieu très international. Notre clientèle est locale et internationale, et tous nos avocats parlent au moins trois langues, dont nécessairement au moins deux langues vraiment opérationnelles au niveau juridique.

Finalement, peut-être LE défi du futur, pas seulement pour DSM mais pour la profession de l’avocat, est la question de l’ouverture du marché des services juridiques à des concurrents qui ne sont pas des avocats, et l’ouverture du capital des sociétés d’avocats à des investisseurs non-avocats.

Si certains semblent penser que c’est une bonne chose, il faut cependant se rappeler pourquoi la déontologie des avocats est née: pour garantir le sérieux et l’indépendance du conseil juridique, qui sont des garanties essentielles qui risquent d’être mises en cause.»