«La création d’un réseau de partenaires locaux solide est également un prérequis pour que le secteur s’exprime d’une seule voix.» (Photo: DR)

«La création d’un réseau de partenaires locaux solide est également un prérequis pour que le secteur s’exprime d’une seule voix.» (Photo: DR)

Madame Seet, quels sont les défis majeurs que doit relever le secteur des industries créatives au Luxembourg?

«Le secteur des industries créatives au Luxembourg reste actuellement trop peu connu du grand public. Il faut y travailler ou en avoir un intérêt particulier pour se rendre compte du foisonnement de talents sur le territoire. Le défi principal est donc, selon moi, de se faire connaître au niveau national dans un premier temps, puis international. La création d’un réseau de partenaires locaux solide est également un prérequis pour que le secteur s’exprime d’une seule voix.

Ce défi est encore plus spécifique pour le secteur de l’animation et s’applique principalement au développement des contenus originaux. En effet, l’exposition internationale existe par nature dans la mise en place des coproductions européennes et de par leur diffusion globale. Le savoir-faire luxembourgeois est demandé par les producteurs européens. L’enjeu est donc, pour nous, de faire connaître les contenus locaux (scénarios, design, etc.) au-delà de la sphère européenne et d’évoluer vers des partenariats mettant en avant les talents luxembourgeois. 

Le Luxembourg est-il une terre propice au développement du secteur?

«Le Luxembourg apparaît évidemment comme une terre propice au développement du secteur. D’abord par son aspect multiculturel: la richesse des mélanges de cultures et de parcours favorise la montée en compétences dans tous les domaines. Ensuite, car le secteur créatif est un véhicule de diversification économique encore sous-estimé, mais heureusement identifié et en cours de structuration.

L’industrie de l’animation, par son exposition internationale, est un acteur-clé de la visibilité du secteur créatif luxembourgeois et peut agir comme vecteur de développement si elle accroît elle-même sa visibilité. Enfin, la proximité des différents acteurs du secteur (des décideurs économiques aux talents créatifs en passant par les financeurs) fournit une capacité d’action plus importante qu’ailleurs. 

Que manque-t-il au secteur pour être encore plus performant au Luxembourg?

«Pour ne parler que du secteur de l’animation, le développement des Studios ne peut se faire qu’en développant les artistes qui y travaillent et en pérennisant des pôles de recrutement stratégiques, notamment par la multiplication des formations de qualité sur le territoire (que ce soit en 2D ou 3D), tout en attirant parallèlement les talents étrangers au Luxembourg.

La question serait donc comment rendre le Luxembourg attractif. Ce point peut paraître anecdotique pour les personnes y travaillant, tant l’intérêt est évident; il reste malheureusement un frein à la venue de talents étrangers qui s’interrogent sur l’attrait du Luxembourg par méconnaissance et qui peuvent être impressionnés par le coût de la vie luxembourgeoise, notamment l’immobilier.»

Les inscriptions au 10x6 Creative Industries sont ouvertes sur le site du Paperjam Club.