L'AEDIL veut favoriser les échanges entre l'Italie et le Luxembourg en faveur des entrepreneurs, précise son président Patrick Picco. (Photo: Blitz / archives)

L'AEDIL veut favoriser les échanges entre l'Italie et le Luxembourg en faveur des entrepreneurs, précise son président Patrick Picco. (Photo: Blitz / archives)

Monsieur Picco, êtes-vous plutôt un porte-drapeau du Luxembourg ou de votre terre d’origine, l’Italie?

«Notre association est totalement autonome et indépendante de tous ministères ou institutions. En portant le double drapeau, nous défendons avant tout l’entrepreneuriat et la diversité comme force motrice de développement socio-économique. Notre terre de bataille est le Luxembourg. Notre spécificité est notre ‘italianité’. La communauté italienne au Luxembourg a toujours largement contribué au dynamisme de l’environnement entrepreneurial du pays tous secteurs confondus, en se distinguant par son attitude et son énergie créatrice qui la caractérisent. L’AEDIL se fait l’écho de ce savoir-faire entrepreneurial italien afin de contribuer à la stimulation d’une culture entrepreneuriale plus riche et plus porteuse au Luxembourg.

La CCIL vient par ailleurs de fêter son 25e anniversaire. Peut-on parler d’un lien économiquement fort entre le Luxembourg et l’Italie?

«Indéniablement. L’Italie jouit d’une véritable force au Luxembourg. La CCIL remplit parfaitement son rôle de facilitateur grâce aux activités qu’elle entreprend et développe depuis 25 ans avec les acteurs économiques de nos deux pays. L’AEDIL n’a pas pour vocation le développement des relations commerciales bilatérales. Nous nous intéressons moins à l’entreprise. Notre focus est mis sur l’entrepreneur et sa fibre entrepreneuriale, son talent, son audace, sa passion, son intuition, sa créativité et sa vision. Nous offrons des opportunités privilégiées d'échange de savoirs et de partage d'expériences entrepreneuriales à une communauté d’affaires porteuse de la double culture italienne et luxembourgeoise qui a fait de l’alliance de la créativité italienne avec les capacités de précision et de rigueur luxembourgeoises, un atout de réussite. Nous sommes bien aussi tournés vers l’Italie, notre terre d’origine afin de mieux faire découvrir au Luxembourg ce génie créatif italien qui fait la renommée de l’Italie dans le monde. D’ailleurs, de plus en plus de chefs d’entreprises n’entretenant aucun lien d’origine avec l’Italie rejoignent l’AEDIL, car en tant que représentants ou ambassadeurs de ces savoir-faire au Luxembourg, ils adhèrent aux valeurs que nous défendons et souhaitent les défendre à nos côtés.

Comment qualifieriez-vous l’esprit entrepreneurial au Luxembourg?  

«Même si le goût des affaires paraît moins prononcé au Luxembourg qu’ailleurs, il n’en demeure pas moins qu’un réel potentiel existe. Les opportunités de créer et d’innover sont partout: dans tous les secteurs d’activités, dans toutes les fonctions de l’entreprise. Or, les initiatives et mesures gouvernementales sont à mon sens trop centrées sur la science, la technologie ou la recherche. Il faut redonner une vision plus large et positive de l’entrepreneuriat. Ce défi n’appartient pas aux seuls gouvernements et organismes publics. C’est l’affaire de tous! Dans ce sens, l’AEDIL souhaite aider à relever le défi en jouant un rôle sur le plan de l’encouragement des jeunes Luxembourgeois à devenir les chefs de file de demain en jouant la carte de la contagion.»