Pit Welter revient sur les nouvelles orientations prises par le groupe Robin lors d’une visite de son usine d’Useldange.  (photo: paperJam)

Pit Welter revient sur les nouvelles orientations prises par le groupe Robin lors d’une visite de son usine d’Useldange.  (photo: paperJam)

Après de gros investissements réalisés juste avant la crise et un effectif ayant doublé en trois ans, les peintures Robin, notamment a la tête de la gamme 100% biosourcée Verdello, ont dû se réinventer et moderniser leur R&D. Pit Welter, administrateur délégué depuis 2009 et membre du conseil d’administration depuis 2002, nous explique le cheminement du groupe, qui emploie aujourd’hui une soixantaine de personnes, dont 35 affiliées au laboratoire et cinq chimistes.

Monsieur Welter, que veut dire innover dans une PME comme la vôtre?

«Depuis quelques années, le marché de niche ne nous suffit plus. Nos équipes ont beaucoup grandi, mais le chiffre d’affaires n’a que peu progressé. Nous avons dû réfléchir à comment améliorer nos services et la qualité de nos produits. Notre politique de R&D a un double moteur: les demandes ponctuelles de nos clients et le suivi des tendances sur le marché. Nous avons, par exemple, créé une peinture spécialisée pour les faux bois pour un de nos clients. Une production de masse coexiste avec une production plus artisanale, à la demande. Nous essayons également de systématiquement penser environnement. L’innovation passe par la manière de livrer nos produits, mais aussi par le recyclage des eaux, le choix des composants, etc. Nous avons constitué une cellule innovation de huit personnes qui me rapporte directement et investissons beaucoup en recherche fondamentale.

Quel impact cette réflexion a-t-elle sur vos équipes?

«La moyenne d’âge tourne autour de 41 ans et nous avons récemment engagé beaucoup de jeunes. J’insiste pour que tout se passe en équipe et que personne ne reste dans son coin. Toutes les idées sont les bienvenues. Nous sommes présents sur deux sites à Useldange et Leudelange, je refuse qu’on parle de ‘eux et nous’. Chaque développement logistique, par exemple, concerne tout le monde. Le plus gros challenge pour l’ensemble de l’équipe est de concilier performance, recherche de matériaux bio et respect de l’écologie. C’est important pour notre image de marque. Il nous faut, de plus, être toujours plus rapides dans les livraisons. Dans cette optique, nous avons mis en place deux centres de formation en interne. Faire progresser nos gens est essentiel pour mieux servir nos clients. Une des forces de Robin est de couvrir cinq secteurs, il y en a toujours un qui peut en compenser un autre.

Comment avez-vous travaillé avec Luxinnovation?

«Le coup de pouce de Luxinnovation est arrivé au bon moment. Nous venions d’investir 20 millions d’euros sur cinq ans et avions besoin de grandir. Notre chaîne logistique ne nous permettait pas d’augmenter durablement nos exportations. C’est en ce sens que nous avons travaillé ensemble. C’est l’ancrage concret de ‘Fit for innovation’ qui m’a intéressé. L’innovation doit être connectée au terrain. Je dois dire que la collaboration fonctionne très bien. On commence à en percevoir les premiers fruits. Nous implémentons en ce moment un nouveau système IT pour supporter nos nouvelles procédures. Nous avons désormais des clients au Moyen-Orient et en Turquie grâce à un réseau de grossistes partenaires. Nous allons continuer dans cette direction. Nous visons notamment la Scandinavie. Nous avons encore beaucoup d’opportunités à saisir, en termes de produits comme de marchés.»