Pour le CEO de Maison Moderne, la mission de l'entrepreneur va au-delà de ses propres intérêts. (Photo: David Laurent)

Pour le CEO de Maison Moderne, la mission de l'entrepreneur va au-delà de ses propres intérêts. (Photo: David Laurent)

Monsieur Koedinger, en tant qu'éditeur, pourquoi avez-vous choisi de lancer le Top 100 Paperjam?

«Lorsque nous avions développé et puis lancé ce classement en 2006, Paperjam n'avait que six ans et nous venions, environ 18 mois auparavant, de lancer sa formule grand format lors de laquelle nous étions passés de 5 à 20.000 exemplaires. Nous avions réussi ce pari et trouvé un nouveau lectorat, beaucoup plus large. Il fallait passer une prochaine étape, et réaliser un classement des plus importantes fortunes comme le fait Forbes Magazine aux États-Unis n'était pas faisable. Nous nous sommes alors intéressés à ce qui est plus important que la fortune: l'influence.

Avec le recul, les lauréats récompensés correspondent-ils à la réalité économique du pays et au «jeu d'influence» qui s'y opère, parfois en coulisse?

«Oui, je pense que les lauréats récompensés correspondent à la réalité économique du pays, chacun au moment de l'annonce du classement. Pour chacune des éditions, nous avons des jurés très engagés, qui prennent très au sérieux leur mission et la responsabilité qui va avec. Ce qui est intéressant, c'est le glissement qui a lieu dans chaque édition. Il y a des décideurs qui montent et d'autres qui descendent dans le classement. C'est bien entendu en fonction de leur propre actualité, de celle de leur entreprise, mais aussi de celle du pays.

Quelles sont les valeurs qui doivent, selon vous, permettre à un dirigeant d'entreprise de se distinguer, notamment via ce classement?

«Pour se distinguer, un entrepreneur doit s'engager dans la société au-delà de la mission que lui a confiée son entreprise et de ses propres intérêts matériels... ou alors avoir un succès incomparable. Dans les deux cas, il faut un profil et une voix uniques. Il faut avoir quelque chose à dire, et savoir le faire entendre au bon moment et aux bonnes personnes. Finalement, tout est question d'un réseau bien entretenu au fil de nombreuses années.»