Frédéric Lorain: «Les robots-conseillers permettent aux institutions financières de dégager des économies d’échelle.» (Photo: Initio Consulting)

Frédéric Lorain: «Les robots-conseillers permettent aux institutions financières de dégager des économies d’échelle.» (Photo: Initio Consulting)

En quoi les robo-advisors modifient-ils la gestion des avoirs?

Frédéric Lorain. – «Ils permettent aux institutions financières de dégager des économies d’échelle. Ils rendent possible une meilleure personnalisation de l’allocation en se basant davantage sur leurs données que sur l’expérience du conseiller.

Dans une certaine mesure, ils devraient permettre une correction des biais cognitifs et émotionnels, tant des clients que des conseillers, en favorisant une meilleure intégration de la finance comportementale.

Enfin, outre le fait de dégager du temps aux gestionnaires afin que ceux-ci se consacrent à des tâches à forte valeur ajoutée, les robo-advisors rendent la gestion des actifs accessible à une partie de la population qui n’en avait pas les moyens.

Comment voyez-vous l’évolution des robots-conseillers à l’avenir?

«Les interfaces vont devenir plus conviviales et vont permettre aux utilisateurs, via des chatbots et des systèmes de reconnaissance vocale, d’échanger plus facilement avec la plate-forme.

Grâce au big data, il sera possible de capter davantage d’informations sur la connaissance et l’expérience du client et d’obtenir un profilage plus fin.

L’intelligence artificielle permettra une meilleure connaissance du client, un meilleur couplage entre son profil et son allocation d’actifs et surtout une meilleure analyse financière. Cela permettra de sortir de la traditionnelle théorie de Markowitz et des hypothèses d’efficience des marchés.

N’existe-t-il pas un risque de rejet du robo-advisor en cas de rendement négatif? L’argent a un côté émotionnel parfois difficile à gérer...

«Un effort est en effet à fournir de la part des acteurs du marché.

Des initiatives existent déjà pour maintenir et développer la confiance des clients, comme l’intégration d’une plate-forme d’éducation financière, la mise en place d’un réseau d’opérateurs humains en back-up ou encore l’intervention d’un comité d’investissement pour ajuster les choix de l’algorithme selon l’évolution des marchés.»