Madame Agustsson, en matière de communication, quel a été le principal défi de ces derniers mois pour la Ville de Luxembourg?
«Les mois précédant la période estivale sont chaque année un vrai challenge: de nombreux événements à communiquer presque parallèlement, en même temps que des thématiques plus complexes telles que la procédure du nouveau plan d’aménagement général (PAG) ou alors des programmations spécifiques très riches et volumineuses telles que les semaines de sensibilisation.
Chaque année, et de manière accrue, nous sommes confrontés au même dilemme: montrer tout ce qui se passe dans la capitale sans inonder le public cible d'informations. Et puis, faire passer des sujets plus complexes, dont il est important que le citoyen ou visiteur comprenne les enjeux et les conséquences pour sa vie pratique. Dans des temps de communication rapide et moderne, il n’est pas toujours très évident de retenir l’attention du public.
Les nouveaux médias (Facebook, Twitter...) ont-ils véritablement changé les règles du «communicant» ces dernières années?
«Au courant de ces dernières années nous avons en effet fait face à un revirement important au niveau des réseaux sociaux. Ces canaux sont devenus importants au point de représenter l’un des axes principaux de communication inclus dans chaque stratégie de communication, au même titre que le site internet, notre magazine City ou les relations presse. Pour nous, ce repositionnement et la focalisation sur des canaux autres que les moyens traditionnels ont représenté un grand avantage. En effet, nous arrivons à cibler un public très large grâce à nos réseaux sociaux, qui est à l’image de la composition particulière de la population de la capitale: multiculturelle, de tout âge et aux intérêts largement divergents.
En même temps, nous touchons également bien mieux les visiteurs de la ville, autant ceux qui se rendent dans la capitale tous les jours à leur lieu de travail que ceux qui ne sont que de passage. Enfin, tout en communiquant sur certains mêmes sujets que les autres canaux, les nouveaux médias invitent à un langage différent, ce qui nous permet d’ajouter un peu de légèreté et d’humour à notre communication en général plus administrative.
Or, il ne faut pas perdre de vue que si, dans un premier temps, une communication accrue sur ces canaux permet de réduire certains coûts, les ressources humaines et les compétences qui doivent y être consacrées sont considérables et à ne pas négliger lorsqu’on se lance dans ces nouveaux médias.
Quelles sont les spécificités de la communication lorsque l’on est une institution luxembourgeoise? Y a-t-il des défis à relever que les structures des autres pays n’ont pas à prendre en compte?
«L’une des particularités évidentes du Luxembourg est celle du multilinguisme et de la population très multiculturelle. Ce défi de communiquer avec la cible dans la langue qui lui convient le mieux et de s’adapter continuellement aux évolutions au sein de la population, est certes un élément qui nous distingue d’autres pays. Une autre spécificité que nous rencontrons tous les jours est moins celle liée au territoire sur lequel nous opérons, et porte davantage sur la différence fondamentale entre la communication et les relations dans le secteur public et celle réalisée dans le secteur privé. Certaines règles d’or restent identiques, mais grand nombre de pratiques en diffèrent et doivent être considérées d’une autre façon.
On n’approchera jamais une demande de presse, un publireportage ou une campagne de communication de la même façon au sein d’une administration communale ou une autre institution publique que dans une entreprise commerciale, rien qu’en ce qui concerne le rapport entre l’envergure du projet, les besoins des publics cibles, les obligations de la commune et évidemment les ressources investies.»
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