Plus qu'une question de mise en conformité, les changements réglementaires entraînent une profonde revue des processus internes des banques, observe Olivier Carré. (Photo: Oliver Minaire)

Plus qu'une question de mise en conformité, les changements réglementaires entraînent une profonde revue des processus internes des banques, observe Olivier Carré. (Photo: Oliver Minaire)

Monsieur Carré, quels sont les «hot topics» qui animent en ce moment la communauté financière?

«Toutes les exigences de transparence fiscale qu’on a connu avec Fatca se poursuivent avec celles de l’OCDE. C’est un sujet qui préoccupe les banques, comme les prestataires de services, puisque l’exercice de conformité impacte toute l’organisation, des systèmes IT à la segmentation clientèle. L’union bancaire mobilise aussi beaucoup d’acteurs. Suite à la récente circulaire de la CSSF sur les fameux recovery plans, les banques construisent des plans de sauvetage qui nécessitent un effort de coordination important. Ensuite, tout ce qui touche à la réduction et à l’optimisation des bases de coûts, notamment par le biais de l’offshoring, reste à l’ordre de jour. Un certain nombre de restructurations sont toujours en cours dans plusieurs banques de la Place.

À quelles avancées réglementaires peut-on s’attendre dans les semaines à venir?

«Plusieurs débats autour de Mifid II se poursuivront en 2015. Il s’agit bien plus qu'une mise en conformité, certaines questions sont d’ordre stratégique pour les entreprises. Plusieurs pays comme la Suède anticipent déjà certaines mesures. Toute la complexité est d’à la fois gérer la directive et les dispositions nationales. Ensuite, Ucits V va impacter de nombreuses banques dépositaires. On s’attend aussi au Prips en préparation sur les produits retail. L’horizon attendu est plutôt en 2016, mais certains textes paraîtront dans les mois à venir. Ils devraient permettre d’avoir une vision plus claire de ce qui est attendu.

Quel est, selon vous, le potentiel des FinTech au Luxembourg qui sera évoqué durant le Banking Day?

«On estime aujourd’hui à 150 le nombre de firmes actives dans les FinTech. Luxembourg abrite des firmes très innovantes comme Paypal, dans le top 10 mondial, ou Avaloq. Des sociétés comme Kneip ou EBRC contribuent à faire rayonner le secteur. Tous ces acteurs ont créé ensemble un tissu riche en expertise, en ressources technologiques et en compétences. Je suis convaincu qu’il s’agit bien d’un vecteur de croissance pour la Place. Si l’industrie en fait bon usage, cela amènera de la valeur à tout le secteur. Il est incontournable, pour cela, de créer davantage de liens entre la FinTech pure et l’industrie bancaire plus traditionnelle.»