Selon Isabelle Kass, «les fêtes de fin d’année ne sont pas véritablement l’occasion d’un achat type».  (Photo: DR)

Selon Isabelle Kass, «les fêtes de fin d’année ne sont pas véritablement l’occasion d’un achat type».  (Photo: DR)

Madame Kass, quelles sont les grandes tendances de vente en ce moment particulier que sont les fêtes de fin d’année?

«Les fêtes de fin d’année ne sont pas véritablement l’occasion d’un achat type. Nous continuons à vendre un peu de tout, que ce soit des bijoux ou des montres, pour hommes ou pour femmes. Bien sûr, Noël peut rester l’occasion de faire l’acquisition d’un gros achat, mais cela dépend surtout des envies de la personne à qui le cadeau est destiné. On peut toutefois remarquer quelques grandes tendances: l’or rose est très apprécié en ce moment, le diamant reste une pierre qui connaît beaucoup de succès, particulièrement en taille brillant, et comme nous proposons des perles à des prix très compétitifs, car nous négocions directement avec les fermes d’élevage, ce type de produit fait également partie de nos meilleures ventes. Autrefois, la période de Noël représentait 25-30% de notre chiffre d’affaires annuel, mais aujourd’hui ce n’est plus le cas. Les achats sont plus étalés tout au long de l’année. Je pense que c’est aussi lié au fait que l’on dépense moins qu’auparavant pour Noël et que l’on offre plus facilement des plaisirs moins onéreux.

Avez-vous remarqué une orientation particulière cette année dans le choix des objets?

«Indéniablement, il y a deux directions dans les achats: les petits prix et le très haut de gamme. Les achats moyen de gamme ont quasi disparu. Cela a eu des conséquences dans le choix des marques que nous représentons. Nous avons dû en abandonner certaines et en présenter de nouvelles. Les clients qui ont les moyens recherchent de manière beaucoup plus prononcée des objets de marque qui restent un marqueur de reconnaissance sociale. Pour autant, il ne s’agit pas nécessairement de bijoux ou montres ostentatoires. Les clients ne recherchent pas forcément ce qui brille, mais ce qui est identifiable. Il y a aussi une tendance à acquérir des parures complètes plutôt qu’une pièce isolée. Par ailleurs, il y a une demande plus forte de justificatifs et de certificats pour les bijoux de création, alors que cette demande n’existe presque pas pour les objets de marque.

L’e-commerce se développe dans de nombreux secteurs. Est-ce que cela touche également la bijouterie traditionnelle? Avez-vous remarqué une modification des habitudes de consommation?

«L’e-commerce ne nous touche pas véritablement et les gros achats continuent de se faire dans nos boutiques. Par contre, les clients sont beaucoup plus et mieux informés qu’auparavant. Ils ont regardé au préalable toute la collection, ont choisi l’objet qui leur plairait le plus, connaissent ses caractéristiques. Lorsqu’ils viennent en boutique, la vente est déjà quasi faite. De temps en temps, nous avons des demandes de mise à grandeur de bracelets de montres achetées sur internet, mais cela concerne surtout les achats d’entrée de gamme, «fashion». Nous avons encore la chance d’avoir des clients fidèles qui, même s’ils passent dans les maisons mères à l’étranger pour affiner leur choix ou essayer les bijoux ou les montres, choisissent de réaliser leur achat chez nous.»

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