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 (Photo: Maion Moderne / archives)

Monsieur Thelen, pourquoi avez-vous choisi de vous pencher sur le télétravail durant cette conférence?

«Cette manifestation s’inscrit dans la continuité des réflexions stratégiques communes menées lors du lancement du cycle de conférences de l’Institut de la Grande Région ‘Entre reflets & visions, quo vadis Grande Région?’ du 7 novembre 2016 autour des enjeux économiques majeurs de la coopération transfrontalière à l’échelle de la Grande Région. Avec la reprise du flambeau de la présidence du Sommet de la Grande Région par le Grand-Duché pour deux ans, il nous a semblé important d’approfondir les réflexions engagées sur les cinq axes prioritaires qui avaient pu être identifiés à l’époque et autour desquels la Grande Région gagnerait à enclencher une dynamique de coopération approfondie: la transition numérique, la recherche et l’innovation, la mobilité et l’aménagement du territoire, la formation et le marché du travail ainsi que la démographie et le vieillissement de la population.

Pour ce second événement, plus thématique, le volet ‘marché du travail’ a été retenu. Permettant également d’aborder le thème de la mobilité, le télétravail comme mode d’organisation plus flexible nous est apparu très pertinent. Dans le sillage de la troisième révolution industrielle et des discussions autour de la croissance qualitative, le télétravail apparaît comme un moyen utile pour résoudre les problèmes de mobilité, d’aménagement du territoire, d’environnement, de qualité de vie, etc. Si ce mode d’organisation du travail constitue une solution possible aux problèmes de mobilité et de qualité de vie au travail, il ne constitue pas la seule solution. Tout dépend également de l’activité économique concernée. Les efforts d’amélioration des infrastructures (transport, logement, etc.) doivent résolument se poursuivre en concertation avec l’ensemble des autorités de la Grande Région, au bénéfice des entreprises comme des salariés.

Était-ce important d’organiser cette conférence durant la présidence luxembourgeoise de la Grande Région?

«Dans un souci de contribuer activement à la performance économique du tissu entrepreneurial transfrontalier, la Chambre de commerce est le partenaire privilégié du ministère à la Grande Région pour soutenir d’ici 2018, et aussi au-delà, la promotion des activités transfrontalières en faveur des entreprises régionales. Le passage de la ‘télé-fiction’ à la ‘télé-réalité’ présuppose une coopération étroite entre les différentes autorités à l’échelle transfrontalière. Dans une optique de collaboration régionale convergente, les 18 prochains mois constitueront une période charnière, lors de laquelle le Grand-Duché, en tant que laboratoire européen, pourra jouer le rôle moteur grand-régional pour présenter des avancées politiques et pour développer des mesures de soutien transposables. En tant que locomotive de la Grande Région, le Luxembourg devra mettre en place une politique incitative en faveur du développement du télétravail qui permettra à la Grande Région d’aller de l’avant.

L’enjeu est tantôt légal, tantôt lié à la confidentialité des entreprises. Observez-vous des bonnes pratiques sur le terrain?

«Le télétravail n’est pas exempt de problèmes réglementaires et fiscaux dans le cas des travailleurs frontaliers. En l’absence d’un cadre légal approprié et d’accords bi/multilatéraux pour le traitement fiscal et social des frontaliers, le télétravail transfrontalier risque de se heurter à de nombreux obstacles d’ordre juridique et administratif. Beaucoup de zones d’ombre persistent au niveau de son application sur le terrain. Il sera donc très intéressant d’écouter l’ensemble des participants au panel sur tous les aspects, qu’ils soient positifs ou négatifs, afin de réfléchir à un cadre bénéficiant à tous les acteurs économiques concernés: salariés frontaliers, résidents et entreprises. Les panélistes ne manqueront sans doute pas d’illustrer les mesures et les bonnes pratiques mises en place dans leurs structures pour favoriser le télétravail et quelles difficultés ont été rencontrées au cours du montage comme du déploiement de l’initiative.»

Les inscriptions à la conférence sont encore possibles en ligne.