François Koepp: «Il est très clair que cette crise est patente et pas seulement au Luxembourg.» (Photo: Sebastien Goossens  / Archives)

François Koepp: «Il est très clair que cette crise est patente et pas seulement au Luxembourg.» (Photo: Sebastien Goossens / Archives)

Expogast n’est pas seulement un rendez-vous incontournable pour les professionnels de l’alimentation. C’est aussi un lieu de rencontre pour tous les passionnés de cuisine et de restauration où les discussions vont bon train sur tel ou tel produit, où les nouveautés sont présentées et où les chefs et les apprentis chefs peuvent montrer leur talent.

C’est dans ce contexte que l’Horesca tient un stand commun avec la Chambre de commerce et a présenté Illusion, le jeu de cartes de Wolfgang Warsch qui a gagné le titre de «jeu de bistrot l’année» et sera distribué aux cafés qui ont reçu le label «Wëllkomm».

François Koepp, secrétaire général de l’Horesca, a livré à Paperjam.lu l’état des lieux du secteur.

Peut-on dresser un bilan de l’année 2018 dans le secteur de la restauration et des cafés?

François Koepp. – «On peut dire que le secteur se porte bien. Mais il y a des nuances à apporter en fonction des différents types d’activités et de la localisation. On voit que dans la capitale et aux alentours, les feux sont verts pour les restaurants et les cafés. La gastronomie, comme la restauration quotidienne de type brasserie ou plat du jour, tourne avec l’offre de déjeuner, tirée par une forte activité. L’hôtellerie a bien travaillé, même si on note une légère baisse du nombre de nuitées. Le revenu moyen par nuit a plutôt augmenté.

Là où c’est beaucoup plus difficile, c’est pour les petits établissements ruraux. Les ‘Bobbebistrots’ se sont pris de plein fouet une succession de restrictions et contrôles: la police sur les routes, l’interdiction de fumer et la hausse de TVA. La moitié de cette augmentation a été supportée par le secteur qui ne l’a pas répercutée sur les prix. Les marges ont donc largement baissé.

Quelles sont les conséquences de ces évolutions, les tendances que l’on peut observer?

«Dans le domaine de la restauration, on va vers des établissements de plus en plus grands. Les charges sont comparables, mais avec un plus grand nombre de couverts, les revenus sont plus élevés. Il y a aussi un phénomène de concentration, avec des groupes de restaurants qui multiplient les enseignes. Les hôtels ont tendance à occuper des niches clairement identifiées: le business, les spas, les sports, le luxe, l’économie circulaire... Au bout du compte, le client sera l’arbitre, dans la restauration comme dans l’hôtellerie, pour choisir la qualité.

Un des enjeux est la difficulté à trouver du personnel. Que faire?

«Il est très clair que cette crise est patente et pas seulement au Luxembourg. Il y a 500.000 postes vacants dans le secteur horeca en Europe. Trouver des jeunes motivés, les former et les garder est plus que jamais un défi pour tous les établissements. Il faut réussir à faire passer le message que le secteur est un domaine d’avenir où les emplois ne seront pas remplacés pas des robots et où tous les talents peuvent s’exprimer.

Les entreprises du secteur doivent aussi trouver des formules pour rendre le travail plus attrayant et correspondant mieux aux modes de vie d’aujourd’hui: aller vers moins de coupure, trouver des solutions pour la mobilité, pour la garde d’enfants. C’est la question cruciale du moment.»