Nicole Dochen: «Le bonheur participe à l’activation d’émotions positives. Il favorise les comportements coopératifs et l’esprit d’équipe.» (Photo: BDL)

Nicole Dochen: «Le bonheur participe à l’activation d’émotions positives. Il favorise les comportements coopératifs et l’esprit d’équipe.» (Photo: BDL)

Madame Dochen, peut-on concilier bonheur et rentabilité? N’est-ce pas une formule hypocrite?      

«Ce n’est pas qu’une question de conciliation, mais davantage de levier.

Le bonheur participe à l’activation d’émotions positives. Il favorise les comportements coopératifs et l’esprit d’équipe. Il encourage à l’action et pousse les collaborateurs à relever des défis. 

L’entreprise en est donc la première bénéficiaire.

La manière de penser son rapport au travail évolue de génération en génération. Les attentes des jeunes recrues sont-elles très différentes des précédentes? 

«Les attentes sont foncièrement identiques, avoir un travail qui fait sens, être reconnu à sa juste valeur, évoluer dans une ambiance conviviale...

Ce qui diffère, c’est l’expression rapide, directe, authentique de ces attentes. Le bonheur, ils le veulent immédiat comme dans leur vie privée, le bonheur au travail, ils en font une condition essentielle d’épanouissement.

Les employeurs ont-ils compris l’intérêt d’investir dans le bien-être de leurs employés, ou faut-il encore faire «œuvre de pédagogie»?

«Le monde de l’entreprise est aujourd’hui un monde effréné, exigeant, concurrent. Le capital humain est la ressource la plus importante. Les entreprises qui ne comprennent pas qu’il est de leur intérêt et de leur responsabilité de mettre en place les conditions d’épanouissement de leurs collaborateurs seront les premières perdantes de la guerre des talents... la pédagogie se fera par elle-même. C’est bien pour cela que nous souhaitons garder un juste équilibre entre nos parties prenantes. Et que nous avons toujours veillé à rendre quelque chose à ceux qui contribuent à notre développement: nos collaborateurs et la société civile luxembourgeoise.»