Monsieur Stadler, quelles sont les raisons de ce plan massif d’investissement annoncé ce vendredi?  

«Nous avons deux objectifs. Tout d’abord moderniser notre outil de production afin de répondre à la demande actuelle et future du marché. Il s’agit ensuite de nous intégrer pleinement dans une approche d’économie circulaire. C’est l’un des points les plus importants: nous n’investissons pas pour les quelques années à venir, mais nous investissons pour le long terme et nous devons déjà avoir à l’esprit ce qui se fera dans 20 ou 30 ans.

Nous allons tout d’abord investir dans une centrale de cogénération basée sur du bois recyclé, ainsi que dans une nouvelle ligne de production pour des produits OSB (des panneaux compressés à copeaux orientés, ndlr). Nous allons également mettre en œuvre de nouvelles technologies dans la préparation du bois et investir dans le big data pour améliorer nos processus de production.

Dans une seconde étape, après trois ou quatre ans, nous allons investir dans de nouvelles lignes de production pour des panneaux à particule et des panneaux en résine.

Nous allons créer une centaine d’emplois, notamment des profils dont nous n’avions jusqu’alors pas besoin. Je pense par exemple à des gens ayant des hautes compétences informatiques ou chimiques.

Nous n’investissons pas pour les quelques années à venir, mais nous investissons pour le long terme.

Peter Stadler, CEO de Kronospan

Investir au Luxembourg, pour vous, était une évidence?

«Nous sommes ici depuis plus de 20 ans et nous en sommes très heureux. Luxembourg est un pays ouvert pour y mener de nouveaux développements et c’est un excellent endroit pour y faire des investissements. Les choses y sont très claires et c’est évidemment important dans le cadre d’une stratégie à long terme.

L’approche «économie circulaire» que vous développez est-elle la clé de votre stratégie?

«Absolument. Nous sommes convaincus de l’importance essentielle d’utiliser des matériaux recyclés pour créer de nouveaux produits, selon le principe du ‘cradle-to-cradle’. Nous agissons vraiment de manière responsable. Nous savons qu’il y aura, dans le futur, de moins en moins de matière première. Nous devons donc la réutiliser de la meilleure manière qui soit. C’est ce qui constitue d’ailleurs l’âme principale des investissements que nous venons d’annoncer. Et d’ici à deux ans, nous serons en mesure d’intégrer de tels matériaux recyclés dans nos lignes de production.»