Jérôme Grandidier: «Il est nécessaire de regrouper l’intégralité de la sphère concernée, les représentants publics et privés, pour discuter en amont des problématiques.»  (Photo: Julien Becker / Archives)

Jérôme Grandidier: «Il est nécessaire de regrouper l’intégralité de la sphère concernée, les représentants publics et privés, pour discuter en amont des problématiques.»  (Photo: Julien Becker / Archives)

Monsieur Grandidier, quel est l’impact de la House of Start-ups dans l’écosystème luxembourgeois actuel?

«L’idée de centraliser les acteurs de l’innovation a du sens, à condition que l’entité en charge de la centralisation soit une structure fédératrice. Si l’offre immobilière semblait suffisante avant l’arrivée de la Host – je n’ai jamais vu une start-up quitter Luxembourg parce qu’elle ne trouvait pas de bureau –, beaucoup de jeunes pousses sont parties par manque de financement. Cela doit désormais devenir une priorité.

Concrètement, de quelle manière les pouvoirs publics peuvent-ils «fédérer» l’action des différents acteurs impliqués?

«Il est nécessaire de regrouper l’intégralité de la sphère concernée, les représentants publics et privés, pour discuter en amont des problématiques. L’environnement est en cours de structuration, et les prises de décisions doivent s’inspirer de l’expertise et de la vision de chacun.

L’initiative de la Host a pu décourager l’installation d’incubateurs privés. Aussi, afin d’éviter de court-circuiter d’autres projets, il est aujourd’hui important de mettre en place un dialogue entre les acteurs publics et privés, d’écouter chacun pour créer un écosystème Innovation complémentaire et productif. 

Au regard des infrastructures et de l’expertise présentes à Luxembourg, le pays pourrait-il rapidement devenir un hub en matière d’innovation?

«Il manque un rouage essentiel à l’écosystème Innovation luxembourgeois, sans lequel rien ne fonctionnera: un environnement de financement local et intelligemment adapté aux besoins des start-up installées ou prêtes à se délocaliser sur le territoire grand-ducal. Le déploiement national de fonds VC, comme l’a proposé par exemple Nicolas Buck (ndlr: lire l’entretien), est primordial. Il faut que l’on travaille tous ensemble dans cette direction.»