Pour Bob Schaminé, travailler avec de grosses équipes virtuelles signifie que le manager doit se comporter plus en manager du changement qu’en manager traditionnel. (Photo: RBC Investor & Treasury Services)

Pour Bob Schaminé, travailler avec de grosses équipes virtuelles signifie que le manager doit se comporter plus en manager du changement qu’en manager traditionnel. (Photo: RBC Investor & Treasury Services)

Monsieur Schaminé, gérer de grosses équipes est un challenge. Quelle complexité supplémentaire apporte la diversité?

«'Diversité' est un mot qui inclut de nombreuses variantes. Vous pourriez imaginer la diversité comme un iceberg, la partie visible de la diversité, qui inclut des paramètres tels que le genre et l’âge, est plutôt claire et de manière générale, les grosses organisations la gèrent de nos jours. Là où la difficulté commence, c’est ‘sous le niveau d’eau’, quand des éléments comme le langage, les compétences, le background, les valeurs, les croyances, les cultures ou les habitudes de travail doivent être gérés. Spécialement quand vous gérez de plus grosses équipes internationales, vous devez utiliser la diversité pour mettre en place des équipes productives. L’étape suivante est l’inclusion, qui est l’art de faire de ce mélange une équipe sachant travailler ensemble.

Dans le même sens, quels sont les nouveaux challenges des équipes virtuelles? Sont-ils uniquement du côté du management, ou également de celui des «managés»?

«Faire partie d’une équipe virtuelle n’est pas donné. Dans la tradition, la plupart d’entre nous ont l’habitude de travailler dans des cadres définis où les éléments à livrer sont fixés par les managers avec une autorité formelle. Pour un manager, les toutes premières interactions avec une équipe virtuelle sont primordiales. Vous devez vous comporter en manager du changement, plutôt qu’en executive manager. Convaincre l’équipe du bien-fondé de son projet ou d’un produit particulier pour l’entreprise. J’essaie toujours de répondre d’abord à une question très importante: quels sont les bénéfices pour eux? Si vous trouvez les bons éléments pour y répondre, vous avez l’élément ‘agrippeur’ pour commencer à gérer votre équipe virtuelle.

Du côté des ‘managés’, la complexité réside dans l’autonomie. En tant que membre d’une équipe virtuelle, vous devez être capable de travailler sans instructions claires ou produits livrables formels fixés par votre manager direct. Vous devez pouvoir travailler en dehors de silos et adapter vos habitudes de travail en fonction des personnes avec qui vous interagissez.

Les managers sont-ils prêts pour ce nouveau type de relations avec leurs équipes?

«La réponse est double: d’abord, la plupart d’entre nous ne sont pas nés en tant que parfaits managers virtuels, donc ça demande beaucoup d’exposition et de pratique pour comprendre les caractéristiques de ce segment managérial. Ensuite, vous devez avoir confiance en vous, être persuasif, fédérateur et construire vos équipes avec des compétences et perspectives très diversifiées. Comprendre ce qui fait avancer une équipe est aussi important que comprendre les individus. Les managers à succès apprennent à faire face aux différents paramètres de la diversité pour mener le groupe à l’objectif attendu.»

Les inscriptions aux workshops sont ouvertes sur le site du Paperjam Club.