Pourquoi développer l’agilité dans ses équipes?

«Une des raisons majeures est la mutation économique et sociale. Nous étions dans une économie surtout basée sur la consommation, alors qu’aujourd’hui nous sommes rentrés dans une économie de l’information, dans un environnement économique turbulent, de plus en plus complexe, mondialisé et incertain, où les ressources sont limitées. Face à ces mutations, les entreprises et les individus doivent mettre en place de nouvelles postures et méthodes afin de répondre à une demande de plus en plus exigeante.

Dans ce contexte, les entreprises se doivent de reconsidérer leur adaptabilité afin de gagner en flexibilité et évoluer au rythme de leur environnement. Si les entreprises d’hier pouvaient être considérées comme un bloc unique avec une organisation pyramidale, les entreprises d’aujourd’hui et de demain tendront à présenter des petites unités qui leur permettent d’évoluer dans la même direction et de s’adapter rapidement à un environnement plus turbulent.

L’objectif de l’agilité est de réagir à la manière d’un banc de poissons face à la menace d’un prédateur: réactivité, synchronisation et cohésion. Cette métaphore illustre la nécessité d’interconnexion entre les membres du groupe et la capacité à coopérer, anticiper et innover, tout en partageant une vision et un objectif communs.

L’implémentation de l’agilité dans les organisations permet de stimuler de manière durable la performance globale par le sens et la qualité du fonctionnement collectif, ainsi que de favoriser le bien-être et le plaisir des parties prenantes.

Quelles sont selon vous les clés d’une organisation agile?

«L’agilité est une approche systémique de l’organisation qui implique de développer l’intelligence collective en trois axes: anticipation, coopération et juste innovation; c’est aussi la capacité de l’entreprise à anticiper de manière juste et coordonnée pour engager une action collective au service d’un sens commun.

Les clés d’une organisation agile sont:

• d’un point de vue opérationnel:

une culture du client généralisée en proposant une offre globale s’appuyant sur des produits bien sûr toujours plus performants, mais aussi sur des offres de services et une relation privilégiée et/ou personnalisée avec le client;

• d’un point de vue organisationnel:

- intégrer la culture du changement faisant de celui-ci un allié souhaité plutôt qu’un ennemi craint;
- une diversité à l’échelle humaine visant à favoriser la reconfiguration des équipes et des services;

• d’un point de vue comportemental et culturel:

- l’anticipation: chercher à savoir quels seront les futurs besoins pour réduire l’incertitude, réfléchir sur les conséquences des actions et décisions individuelles et collectives sur l’ensemble;
- la coopération: partager des émotions, des compétences, des savoir-faire, des savoir-agir, des informations pour concrétiser la vision partagée;
- l’innovation: sortir de ses cadres de référence et se fédérer pour faire face aux fluctuations.

Quelles places occupent la communication et l’intelligence collective dans l’agilité d’une organisation?

«L’intelligence collective est avant tout la somme des intelligences individuelles des membres d’une équipe augmentée de leurs relations (1+1=3). L’intelligence collective est un système dont la finalité est d’abord la fluidification des liens entre les acteurs de l’entreprise et de son environnement.

Elle favorise non seulement le partage de la culture, de la vision et du sens, mais elle permet aussi aux collaborateurs de discuter et de co-construire les solutions. Elle renforce le sentiment de confiance, d’appartenance et d’engagement des individus. Elle stimule ainsi la créativité et la collaboration dans les équipes. En y ajoutant l’anticipation, on retrouve ainsi les trois axes – anticipation, coopération et innovation de l’agilité.

La communication et l’intelligence collective sont de toute évidence les clés de voûte de l’agilité, avec comme particularité qu’elles prennent racine dans les besoins fondamentaux des acteurs du système.

L’agilité stimule de nouvelles manières d’être qui favorisent la bienveillance, la tolérance et le respect, tout en renforçant la performance économique durable.»

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