Installée dans des locaux provisoires situés à Hollerich, l'École de la deuxième chance fait l'objet de discussions pour un éventuel déménagement dans la capitale. (Photo: Paperjam/DR)

Installée dans des locaux provisoires situés à Hollerich, l'École de la deuxième chance fait l'objet de discussions pour un éventuel déménagement dans la capitale. (Photo: Paperjam/DR)

Monsieur Welfring, une nouvelle formation à destination des éducateurs sera dispensée à la rentrée. Pouvez-vous nous en expliquer le but et détailler les besoins auxquels elle répond?

«Depuis la création du Lycée technique pour professions éducatives et sociales en 2005, l’État a diplômé plus de 2.000 éducateurs. En même temps, un grand nombre d’adultes résidant au Luxembourg ont suivi une formation d’éducateur à l’étranger par le biais d’une deuxième voie de formation. Plus de 200 équivalences du diplôme d’éducateur sont émises par le service de la Reconnaissance des diplômes du ministère de l’Éducation nationale. L’offre d’une formation d’éducateur en cours d’emploi répond à un réel besoin dans le secteur professionnel. Au cours des dernières années, la prise en charge de la petite enfance et des personnes âgées est devenue une priorité sociale.

Or, de nombreuses personnes travaillent traditionnellement dans ce secteur d’activité sans diplôme reconnu. La nouvelle formation donne donc la possibilité aux personnes non qualifiées d’obtenir ce diplôme dans un cadre d’apprentissage flexible et adapté à leurs besoins. Elle répond ainsi aux objectifs de la Stratégie de l’éducation et de la formation tout au long de la vie, adoptée par le Conseil de gouvernement en 2012, qui prévoit la création de voies de formation spécifiques pour adultes menant à une qualification reconnue.

L’objectif de l’École de la deuxième chance est de lutter contre le décrochage scolaire et de favoriser l’insertion professionnelle. Quel bilan tirez-vous de ce point de vue?

«Le nombre d’apprenants inscrits est passé de 47 en 2011 à 216 en 2015. Le taux de réussite scolaire des trois dernières années scolaires s’est stabilisé à 85%. Le cheminement de l’École de la deuxième chance (E2C) est remarquable, car elle semble bien remplir un rôle déterminant, en particulier dans le cadre de l’offre scolaire globale qui répond à une demande devenue plus vaste, plus différenciée et moins homogène. Elle s'adresse à des jeunes et à des adultes n’étant plus soumis à l’obligation scolaire qui, pour des raisons d'échec scolaire ou de mauvais choix d'orientation, ont décroché de l'école.

Notre établissement répond ainsi à des besoins d’initiation, de rattrapage, de qualification et de reconversion. Étant donné que l’insertion dans le monde professionnel est conditionnée par l’obtention d’une qualification reconnue, la finalité primaire de l’école consiste en une préparation des apprenants à accéder aux certifications et diplômes du système scolaire luxembourgeois. Pour faire face à ce défi, les méthodes pédagogiques différenciées, le tutorat individualisé ainsi que l’encadrement socio-pédagogique approprié favorisent la réussite de l’apprentissage à l’école. L’E2C est en train de se développer en un réel dispositif de deuxième voie de qualification afin de répondre aux besoins croissants de la formation tout au long de la vie et pour offrir une véritable deuxième chance éducative à toute personne n’ayant pas achevé au préalable une formation qualifiante.

Initialement installé à Pétange, l’établissement se situe depuis désormais à Hollerich dans des conteneurs. Au vu de la demande, un nouveau déménagement est-il d’ores et déjà programmé?

«L’École de la deuxième chance a débuté sous forme de projet pilote en 2011 sur l’ancien site du Lycée technique Matthias-Adam à Pétange. Depuis septembre 2012, elle est installée à Luxembourg-Hollerich dans des installations provisoires. Des pourparlers avec le ministère du Développement durable et des Infrastructures et le ministère de l’Éducation nationale, de l’Enfance et de la Jeunesse sont en cours quant à l’implémentation définitive de l’E2C sur le territoire de la Ville de Luxembourg.»