«On ne compte pas de nouveaux acteurs dans les activités traditionnelles, mais nous avons accueilli dans le cluster de nouveaux membres actifs dans le secteur de la mobilité», note François Delé. (Photo: Arnaud de Villenfagne / Archives)

«On ne compte pas de nouveaux acteurs dans les activités traditionnelles, mais nous avons accueilli dans le cluster de nouveaux membres actifs dans le secteur de la mobilité», note François Delé. (Photo: Arnaud de Villenfagne / Archives)

Monsieur Delé, comment se positionnent les équipementiers luxembourgeois à l’heure de la digitalisation de la mobilité?

«Des retours que j’ai, le secteur semble aller plutôt bien. Les échos sont positifs. On ne compte pas de nouveaux acteurs dans les activités traditionnelles de production de pièces et d’équipements, mais nous avons accueilli dans le cluster de nouveaux membres actifs dans le secteur de la mobilité. Ce sont majoritairement des start-up et des entreprises de services.

Pour vous donner une idée plus précise, on compte une vingtaine de membres au sein de l’Ilea (Industrie luxembourgeoise des équipementiers de l’automobile) et une cinquantaine dans le cluster, qui inclut donc la mobilité.

La digitalisation de la mobilité, qui est le thème de l’Automotive Day de cette année, reflète-t-elle cette tendance?

«Pour moi, la digitalisation correspond à la possibilité de collecter des données et d’en tirer profit pour proposer de nouveaux services. Dans le secteur des pneus, que je connais bien, on vend désormais un service au kilomètre et non plus un objet. Pourquoi? Parce que la digitalisation permet de mesurer avec précision les distances parcourues, ce qui n’était pas le cas il y a cinq ans.

Tout n’est pas digital.

François Delé, président du cluster Automobility

Mais tout n’est pas digital. Et si les entreprises traditionnelles ne peuvent pas échapper à cette tendance, la digitalisation n’est pas la seule solution au monde à être utilisée pour répondre à de nouveaux défis. L’entreprise Raval, qui produit des systèmes de ventilation installés sur les réservoirs de carburant des voitures, n’a pas grand-chose à faire avec la digitalisation, par exemple.

La voiture électrique offre une solution à un certain type de mobilité, notamment urbaine. Pour les longues distances, c’est la technologie de l’hydrogène qui sera certainement préférée. Pour la digitalisation, c’est pareil. Il ne s’agit que d’un aspect de l’évolution du secteur.

Le Luxembourg Automotive Campus présenté en 2016 et qui doit accueillir dans un premier temps les activités de recherche et développement d’IEE et de Goodyear est-il sur la bonne voie?

«IEE va certainement déménager cette année. Son bâtiment est déjà construit. Maintenant, des études sont en cours pour réfléchir au développement du campus et l’orienter vers le futur. Il ne s’agit pas forcément d’idées qui ont un rapport direct avec l’automobile.

On parle, par exemple, d’économie circulaire dans la construction des nouveaux bâtiments. Nous avançons peut-être un peu moins vite que certaines personnes l’ont prévu, mais le projet suit un bon chemin.

La recherche publique aura certainement toute sa place dans le nouveau campus.

François Delé, président du cluster Automobility

Ce qui est sûr, c’est qu’il y aura dans un premier temps les acteurs Goodyear et IEE, ainsi qu’un bâtiment pour accueillir des start-up et dans lequel la recherche publique aura certainement toute sa place. Je pense qu’il faudra attendre qu’il y ait de l’activité sur le site pour attirer d’autres acteurs.»