Jo Kox: «Il reste beaucoup de dossiers dans lesquels je suis prêt à m’impliquer, dont celui du Focuna.» (Photo: Luc Deflorenne / archives)

Jo Kox: «Il reste beaucoup de dossiers dans lesquels je suis prêt à m’impliquer, dont celui du Focuna.» (Photo: Luc Deflorenne / archives)

Après plus de 20 ans au Casino Luxembourg, vous tournez la page. Quel est votre sentiment?

«Ni remords ni regrets. J’ai annoncé mon départ il y a déjà plusieurs mois et Nancy Braun, qui me succède, est là depuis le mois de janvier. La transition s’est donc parfaitement déroulée. Je quitte une maison avec une équipe motivée, une rénovation qui lance le centre d’art sur de nouvelles voies. C’est un bel outil qui est bien lancé. J’ai travaillé jusqu’au dernier jour, pour que tout soit en place et puisse continuer sans moi. Certes, ma personnalité est intimement liée au Casino Luxembourg, car j’ai été présent à chaque instant, à chaque vernissage, à chaque conférence de presse. Mais une page se tourne, pour l’institution comme pour moi.

Justement, comment va s’écrire cette nouvelle page pour vous?

«Je n’ai pas de projet concret, pas de boulot à partir de lundi. Je vais d’abord prendre du recul, me laisser le temps de réfléchir à cet avenir pour voir comment évoluer. Je n’ai pas encore eu le temps de penser à la suite. J’ai un matricule de viticulteur, de restaurateur, de travailleur intellectuel indépendant… Je suis ouvert à toutes les propositions, mais il y a des jobs pour lesquels on ne postule pas. Cela dit, il reste beaucoup de dossiers dans lesquels je suis prêt à m’impliquer. Il me tient à cœur de voir le Fonds culturel national se réformer pour aller vers plus de professionnalisation et se transformer dans sa structure. Mon souhait est de le faire évoluer vers une institution qui ressemblerait au Film Fund. Les étapes sont encore nombreuses entre la rédaction de l’avant-projet de loi, le passage au ministère de la Culture, à la commission parlementaire de la culture… Les artistes ont aussi besoin qu’on bâtisse des réseaux internationaux, comme ils le soulignent dans toutes les réunions préparatoires aux Assises de la culture.

Quel est le meilleur souvenir de ces années passées?

«Nombre d’expositions ont été importantes pour moi, comme pour le Casino et comme pour Luxembourg. Manifesta 2 en 1998, a positionné Luxembourg sur la scène internationale, les polémiques autour de 'Lady Rosa of Luxembourg' de Sanja Ivekovic ont durablement marqué les esprits et ont obligé certains à prendre des positions tranchées. J’ai un faible pour l’exposition 'Light Pieces', en 2000, qui a attiré un public très large et très nombreux. Je suis particulièrement fier d’avoir en quelque sorte ouvert deux fois ce centre d’art. En 1996 d’abord, après l’année culturelle de 1995, en positionnant le Casino comme centre d’art contemporain, ce qui était loin d’aller de soi à l’époque. Et il y a quelques semaines, pour ses 20 ans, en le relançant comme forum sur de nouvelles voies.»